ouest de la France, le 27 novembre 2013 (Photo : Frank Perry) |
[01/12/2013 10:19:28] Angers (AFP) Plante décorative, symbole des fêtes de Noël dans de nombreux pays, le poinsettia cherche à séduire à leur tour les consommateurs français en misant sur une gamme de productions colorées pour accompagner sapins, houx et branches de gui les soirs de réveillon.
“Si les Français en consommaient autant que les Néerlandais, c’est sûr que ce serait formidable pour nous. Mais ils y sont culturellement moins sensibles que leurs voisins du Nord”, reconnaît Damien Chevrollier, directeur général de Gaignard Fleurs, une entreprise horticole basée près d’Angers, aux Ponts-de-Cé, aujourd’hui leader de la production de poinsettias en France.
Originaire d’Amérique centrale, le poinsettia est une plante à bractées – ces éléments floraux en forme de feuille qui entourent sa toute petite fleur ? dont l’épanouissement se produit lors des brèves journées d’hiver.
“Il lui faut 14 heures de nuit par 24 heures durant huit semaines pour que se colorient ses bractées”, précise Alain Touzé, responsable de production chez Gaignard Fleurs, où près de 200.000 pots sont produits chaque année, à partir de boutures racinées plantées en juillet.
ouest de la France (Photo : Frank Perry) |
Ce cycle naturel oblige à une délicate planification et à beaucoup d’attention culturale pour répondre aux attentes des distributeurs et commerçants. “Pour être prêt pour Noël, il faut jouer notamment sur la température pour que les couleurs ne se dégradent pas trop. Et sur la lumière pour décaler certaines productions”, ajoute Damien Chevrollier.
Une histoire d’ambassadeur
Pas moins de 90% des poinsettias qui sortent des serres de son entreprise sont de couleur rouge et vendus sous cinq à six formats, adaptés aux tables et aux intérieurs.
Importée aux États-Unis par John Poinsett (1779-1851), le premier ambassadeur des États-Unis au Mexique, où elle est connue sous le nom de “Flor de la Noche Buena” (fleur de la Nuit Sainte), le poinsettia est apparu en Europe à la fin du XIXe siècle, mais n’y a été cultivé qu’à partir des années 1950.
“On estime qu’il s’en vend près de 35 millions de pots en Allemagne contre 4 à 5 millions en France. Nous avons donc une indéniable marge de progrès”, analyse Ghislain Bousseau, du Bureau horticole régional des Pays de la Loire, qui relaie pour la France la campagne de communication européenne que portent les principaux obtenteurs de poinsettia (Beekenkamp, Dümmen, Ecke, Selecta, Syngenta…).
ouest de la France, le 27 novembre 2013 (Photo : Frank Perry) |
“A chacun son étoile de Noël”, clame cette campagne, qui vise clairement à faire entrer le poinsettia dans les réflexes d’achats des fêtes, moyennant quelques fleurissements de plateaux télé et des vidéos de conseils de présentation, postées sur les sites de partage.
En Alsace, quelques producteurs ont choisi de décliner leur communication sous l’angle territorial, en déposant il y a deux ans une marque “Etoile d’Alsace”. “Le poinsettia est un produit fragile, d’un point de vue logistique. Nous avons intérêt à mettre en avant ce lien de production”, appuie Marc Baldeck, l’un d’entre eux.
Reste à toucher plus largement les consommateurs français, encore fidèlement attachés à leur sapin.