écembre 2013 au Palais du Peuple, à Pékin (Photo : Ed Jones) |
[02/12/2013 11:10:25] Pékin (AFP) Le Premier ministre britannique David Cameron a souhaité promouvoir lundi le commerce entre la Grande-Bretagne et la Chine, lors de sa première visite à Pékin depuis sa rencontre avec le dalaï lama qui avait provoqué l’ire du régime chinois.
Témoignant de cette priorité, David Cameron est accompagné “de la plus grande délégation commerciale britannique jamais dépêchée en Chine” au cours d’une seul voyage, selon l’ambassade britannique.
“Certains en Europe et ailleurs observent les mutations du monde et voudraient isoler la Chine derrière un +rideau de bambou+ de barrières commerciales. La Grande-Bretagne, elle, veut au contraire mettre en pièces ces barrières”, a déclaré à la presse le Premier ministre britannique.
éunion avec son homologue chinois Li Keqiang, le 2 décembre 2013 au Palais du Peuple, à Pékin (Photo : Ed Jones) |
“Aucun pays en Europe n’est plus ouvert que le Royaume-Uni aux investissements chinois”, a-t-il assuré, à l’issue d’un entretien avec le Premier ministre chinois Li Keqiang.
“Je me battrai pour un accord commercial entre l’Union Européenne (UE) et la Chine avec la même détermination que je me bats pour un accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l’UE”, actuellement en discussion, a affirmé M. Cameron.
Les deux chefs de gouvernement ont annoncé la signature de dix accords, visant notamment à renforcer la coopération des deux pays dans l’exploration spatiale, la culture et la protection de la propriété intellectuelle.
De son côté, M. Li a fait part d’accords représentant “des percées” dans le domaine du rail à grande vitesse (où Pékin espère séduire des marchés occidentaux) et sur les investissements chinois dans le nucléaire civil, mais n’a pas apporté de détails.
écembre 2013 au Palais du Peuple, à Pékin (Photo : Ed Jones) |
Mi-octobre, le ministre britannique des Finances George Osborne, qui s’était lui aussi rendu à Pékin, avait annoncé le feu vert de Londres à des investissements chinois, y compris majoritaires, dans des projets nucléaires au Royaume-Uni.
Peu de temps après était rendu public un accord associant le gouvernement britannique, le français EDF et deux groupes nucléaires publics chinois CGN et CNNC pour la construction de deux réacteurs au sud de l’Angleterre.
Li Keqiang a comparé les relations entre Londres et Pékin à un train à grande vitesse, qui, “à condition que cela soit sûr, peut constamment accroître sa vitesse”.
Mais le train des relations sino-britanniques avait pourtant quelque peu déraillé après une rencontre en mai 2012 entre le leader britannique et le dalaï lama, dirigeant spirituel tibétain en exil et bête noire de la Chine qui l’accuse de séparatisme.
Pékin avait taxé d'”affront au peuple chinois” cet épisode qui avait conduit à un fort refroidissement diplomatique entre les deux pays. David Cameron avait assuré au printemps dernier qu’il ne soutenait en aucun cas l’indépendance du Tibet et n’avait “aucun projet” de nouvelle rencontre avec le dalaï lama.
“Le Royaume-Uni a fait part de son respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la Chine, et du maintien du principe d’une seule Chine (…), ce pour quoi la Chine exprime toute sa reconnaissance”, s’est félicité Li Keqiang lundi.
David Cameron, pour sa part, a évoqué brièvement et discrètement la question des droits de l’Homme, saluant le train de réformes annoncé par Pékin mi-novembre “qui concernent des domaines comme la gouvernance et la protection juridique des droits de l’Homme”.
David Cameron s’est par ailleurs fait le chantre du savoir-faire britannique, vantant notamment le constructeur automobile Jaguar Land Rover (JLR) dont il a visité un institut de formation basé à Pékin. Le groupe a conclu des accords pour livrer 100.000 véhicules sur le marché chinois en 2014, a-t-il été indiqué lundi.
A également été dévoilé un accord de coopération entre la ligue de football nationale chinoise et la Premier League, organisatrice du championnat anglais, pour “renforcer la pratique du football” en Chine.
La Premier League considère la Chine — où un large public est captivé par le football occidental — comme le marché “ayant les meilleures perspectives de croissance dans le monde”, selon une déclaration du ministère britannique des Affaires étrangères.
Parmi les dirigeants d’entreprises accompagnant David Cameron figuraient, selon des informations de presse, le patron du groupe pétrolier Royal Dutch Shell, ainsi que celui du géant pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK) — au coeur depuis juillet d’une vaste enquête anticorruption en Chine.