«L’Etat s’est engagé à prendre en charge les dettes de la compagnie aérienne “Tunisair” contractées auprès de l’Office de l’aviation civile et des aéroports (OACA), a affirmé le PDG de de la compagnie, Rabah Jrad, lors d’une conférence de presse tenue lundi 2 décembre au siège du la compagnie.
«L’OACA ne peut pas revendiquer le remboursement de ces dettes, estimées à 189 millions de dinars (166 MDT de dettes et 23 MDT de frais de retard de paiement)», a-t-il précisé, rappelant que dans le cadre du plan de restructuration de Tunisair, il a été convenu lors du conseil ministériel tenu en mars 2013, que ces dettes seront prises en charge par l’Etat. Toutefois, «l’absence d’un mécanisme légal est à l’origine de la non application de cette décision».
M. Jrad a également expliqué que les problèmes financiers de Tunisair, aggravés après la Révolution, sont étroitement liés à la conjoncture politique, économique et sécuritaire du pays. Selon lui, les hausses des coûts des hydrocarbures qui représentent 33% des dépenses du transporteur public, des taxes aéroportuaires (27%) et de la masse salariale, pourraient causer à la compagnie une perte annuelle de 100 MDT.
Il a rappelé que la compagnie a d’ores et déjà adopté un plan de licenciement de 1.700 employés sur 2 ans (2014/2015), dans le cadre de son programme de restructuration.
La compagnie a demandé à l’Etat d’introduire, dans le cadre de la loi des finances pour l’exercice 2014, une enveloppe de 52 MDT au titre de sa participation dans la couverture des coûts de cette opération, a souligné M. Jrad.
En dépit de ces problèmes, la société à la capacité d’honorer ces engagements et de renforcer son positionnement. Ainsi, la compagnie a inauguré de nouvelles lignes aériennes: Bologne (Italie), Saint-Pétersbourg (Russie), outre quatre nouvelles lignes vers la Libye et une autre desservant l’Arabie Saoudite; sachant que les lignes qui sont déficitaires ont été réduites, a indiqué le PDG de Tunisair, citant notamment les vols à destination de la Grèce.
Dans cet ordre d’idées, au cours de l’exercice 2014, la société prévoit l’ouverture d’une ligne long courrier (Tunis/Montréal), une ligne Tunis/Budapest (Hongrie) et Tunis/Copenhague (Danemark). Elle compte également assurer des liaisons aérienne sur Accra (Ghana)/Abidjan (Côte d’Ivoire)…
Il a par ailleurs expliqué le problème des retards enregistrés sur les vols de Tunisair par le vieillissement de la flotte et les retards enregistrés au niveau de la réception des pièces de rechanges et l’arrêt de la sous-traitance.
S’agissant des problèmes de vols des bagages, il a fait savoir qu’une stratégie visant à lutter contre ce phénomène est en cours d’élaboration avec le concours des ministères du Transport et de l’Intérieur. La compagnie envisage, même, d’installer des caméras de surveillance dans les soutes des avions, a affirmé M. Jrad.
Evoquant la question des avions présidentiels, il a avancé que la Tunisie a reçu trois offres d’achats de l’Airbus A340. La finalisation des deux premières offres a échoué, mais la compagnie pourrait signer, au cours de la première quinzaine du mois de décembre, d’un accord avec le 3ème acheteur.