Le président de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), Nouri Lajmi, a souligné la nécessité de promouvoir le secteur de l’audiovisuel afin qu’il puisse répondre aux exigences de l’étape.
Alors qu’il s’exprimait, lundi 2 décembre, au cours d’une réunion entre les membres de la HAICA et les professionnels, il a précisé que cette réunion de concertation mettra les dernières touches aux cahiers des charges des radios et des télévisions et d’y inscrire les accords trouvés entre les divers intervenants.
Le paysage audiovisuel post-révolution a beaucoup évolué, a-t-il noté, estimant toutefois que cette évolution ne s’est pas produite de façon organisée, entraînant des dépassements et des débordements qui nécessitent, aujourd’hui, de définir les devoirs et les responsabilités de chaque intervenant.
Pour sa part, la présidente du Syndicat des dirigeants des médias, Amel Mzabi, a affirmé la nécessité d’instaurer un paysage médiatique pluriel qui sera garanti par les cahiers des charges. Elle a appelé à une réflexion, à l’initiative de la HAICA, sur les moyens de soutenir les établissements médiatiques, eu égard aux difficultés économiques qu’elles connaissent. Dans une déclaration à la presse,
Amel Mzabi précise que sa proposition ne signifie pas d’accorder des subventions directes aux médias et de reproduire les pratiques de l’ancien système. Il s’agit plutôt de faire profiter les établissements médiatiques d’avantages fiscaux et de réductions des redevances douanières pour l’importation des équipements.
Sur un autre plan, Amel Mzabi a exprimé ses appréhensions par rapport aux établissements médiatiques associatifs. Elle a relevé que la loi sur les associations permet à des parties étrangères de soutenir et financer des associations, ce qui favorisera l’émergence d’établissements médiatiques financés par des ressources d’origine inconnue, a-t-elle mis en garde.
De son côté, Kamel Henchiri, propriétaire de la radio “Ulysse FM” qui diffuse dans le Sud-Est du pays, a appelé à s’en tenir aux constantes de la révolution dont en premier lieu l’emploi. Il a proposé, dans ce sens, de trouver de nouvelles méthodes de financement afin d’assurer la pérennité des jeunes radios régionales.
Kamel Henchiri a, par ailleurs, critiqué le monopole des établissements médiatiques classiques sur les rentrées publicitaires.
En réponse, Rachida Enneifer, membre de la HAICA, a fait observer que le règlement des difficultés matérielles des entreprises médiatiques est du ressort des structures syndicales concernées et non de la HAICA. Elle a appelé à rompre avec la mentalité d’assisté et à éviter de substituer la tutelle de l’Etat à une tutelle de la HAICA en ce qui concerne le soutien financier.
Quant à Radhia Saïdi, également membre de la HAICA et coordinatrice générale des cahiers des charges, elle a expliqué à la TAP que le projet sera achevé d’ici la fin du mois et qu’il sera ensuite soumis à la signature des directeurs des médias. Le projet des cahiers des charges est le fruit d’une série d’ateliers de travail et de consultations, a-t-elle dit, ajoutant que des rencontres avec la société civile sont prévues au cours de la prochaine période dans les régions.