Pour Anne Lauvergeon, réduire le nucléaire à 50% d’ici 2025 est irréaliste

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écembre 2013 à Paris (Photo : Yoan Valat)

[03/12/2013 10:21:39] Paris (AFP) L’ancienne présidente d’Areva, Anne Lauvergeon, a affirmé mardi que l’objectif présidentiel de réduire à 50% la part du nucléaire dans la production électrique française d’ici à 2025 “n’est pas réaliste” et a laissé entendre que le projet allait être renvoyé à une date ultérieure.

“On ne peut pas se permettre de passer de 75% d’énergie nucléaire à 50% d’ici 2025, comme il a été annoncé”, a déclaré Mme Lauvergeon sur France Inter, au lendemain du lancement aux côtés du président François Hollande du Concours mondial d’innovation, auquel elle participait en tant que présidente de la commission “Innovation 2030”.

“Cela poserait un problème grave (…). Cela voudrait dire arrêter une vingtaine de réacteurs. Je ne pense pas que cela soit réaliste aujourd’hui sur le plan économique et pratique”, a-t-elle affirmé.

L’ancienne présidente d’Areva a laissé entendre que le gouvernement avait renoncé à cet objectif. “Je crois que la date a été plus ou moins renvoyée à plus tard”, a-t-elle déclaré.

Mme Lauvergeon a, par ailleurs, réitéré son soutien à la recherche de gaz de schiste en France, alors que le président François Hollande a tranché ce débat en juillet en excluant toute exploitation ou exploration sous sa présidence.

“Je ne comprends pas très bien comment dans le pays de Descartes on peut interdire avant d’aller regarder si on en a ou pas. Faire un inventaire me paraîtrait intelligent”, a-t-elle affirmé.

L’ancienne présidente d’Areva a même prôné une “exploitation écologique” du gaz de schiste, une expression déjà utilisée par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, lors d’une audition à l’Assemblée nationale en juillet et qui avait fait bondir les opposants à cette source d’énergie très controversée.

“Je crois que nous aurions intérêt à exploiter du gaz non conventionnel de façon écologique, plutôt que de recourir au charbon”, a-t-elle assuré.

La semaine dernière, des parlementaires ont rouvert le dossier polémique du gaz de schiste en France, avec un rapport favorable à une exploration expérimentale qui ferait appel à de la fracturation hydraulique “améliorée” ou des méthodes alternatives à cette technique interdite en France.