Le chef du gouvernement provisoire, Ali Larayedh, a affirmé mardi 3 décembre à Gammarth, l’importance du recensement général de la population et de l’habitat dans la mesure où cette grande opération statistique “permettra de s’informer sur la réalité démographique, économique et sociale dans le pays, de mesurer la gravité des disparités et des écarts entre les régions et les catégories sociales et de saisir l’ampleur de la prévalence du chômage et de la pauvreté”.
Cette opération, qui démarre en avril prochain, mobilisera quelque 13.000 agents de recensement, 3.500 contrôleurs et 350 superviseurs répartis à travers le pays.
M. Larayedh a également appelé à respecter les normes de la neutralité et de la transparence et à faire valoir le professionnalisme, l’honnêteté et une approche participative tout au long des différentes étapes du recensement national aux plans national, régional et local.
“Cette opération permettra de construire une base de données globale sur la population et la structure démographique du pays et d’informer sur la qualité de vie ainsi que les spécificités en matière d’éducation, de santé, d’économie et d’aspects sociaux”, a encore expliqué M. Larayedh, relevant l’importance de l’information statistique économique dans un monde en pleine mutation marqué par des changements profonds et accélérés et une concurrence agressive dans la recherche d’un positionnement sur les marchés mondiaux.
“Le recensement de 2014 est important dans la mesure où il permettra de rectifier le processus statistique et la production d’une information économique fiable dans la perspective de la réalisation des engagements internationaux de la Tunisie”, a-t-il encore dit, citant les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et les recommandations du Sommet mondial sur la population et le développement.
“La question des choix et orientations économiques et sociaux concerne tout autant la question des taxes que l’orientation des aides vers les régions et les catégories les plus défavorisées. Les subventions n’ont cessé de s’accroître depuis la révolution, ce qui a fait que l’Etat opte pour une augmentation des subventions des hydrocarbures”. Cette subvention a été augmentée 4 fois en trois années, passant de 500 MDT en 2010 à plus de 2,5 milliards de dinars en 2013.
Le chef du gouvernement a aussi précisé que 20% de la population bénéficient de 80% des subventions réservées à l’énergie alors que “le principe de la subvention est d’en faire profiter les catégories les plus faibles”, estime-t-il.
“Les choix relatifs à la subvention nécessitent une révision afin de consacrer la justice sociale et permettre à la Tunisie d’impulser son économie en orientant les subventions vers les catégories les plus démunies et les niches économiques les plus adaptées”.