és de Goodyear manifestent à Amiens, le 5 décembre 2013 (Photo : Denis Charlet) |
[05/12/2013 15:10:03] Amiens (AFP) Environ 300 salariés de Goodyear Amiens-Nord et des employés d’autres entreprises en difficulté se sont rassemblés jeudi devant le dépôt de l’usine pour protester contre le projet de fermeture du site, a constaté une journaliste de l’AFP.
Des salariés de Valeo Amiens, Bridgestone, Procter & Gamble, Sanofi-Aventis ou encore Ricoh se sont réunis de 11H00 à 13H00 devant le dépôt de l’usine, bloqué par un feu de pneus, à l’appel du syndicat CGT Goodyear à Amiens-Nord, ultra-majoritaire.
“Aujourd’hui, il y a un ras-le-bol d’avoir des entreprises qui délocalisent et veulent licencier alors qu’elles font des profits. (…) C’est une catastrophe: 1.000 suppressions d’emplois à gauche, 800 à droite. Le problème c’est qu’on se bat chacun de notre côté”, a déclaré à l’AFP Mickaël Wamen, représentant CGT de Goodyear, déplorant que “la confédération CGT (n’ait) pas appelé à un grand rassemblement”.
“Il y a déjà eu 4.000 suppressions d’emplois en cinq ans chez Sanofi, et 2.000 sont prévues à nouveau alors que le groupe fait des milliards de bénéfices”, a regretté Thierry Bodin, représentant CGT de Sanofi-Aventis.
“Il faut une convergence des luttes. On se doit de venir quand un rassemblement comme cela est organisé, (…) en solidarité avec les salariés de Goodyear Amiens qui se battent depuis sept ans contre la fermeture du site”, a-t-il poursuivi.
Une banderole où il est inscrit “Sauver Goodyear, c’est maintenant” a été posée contre le grillage du dépôt, près duquel des pneus brûlaient.
“C’est la troisième semaine qu’on bloque notre dépôt, parce que notre direction nous dit que les pneus qu’on fait ne servent à rien”, a expliqué Franck Jurek, représentant CGT.
“On ne lâchera rien. Quitte à rester là à Noël et au Nouvel An, on restera”, a-t-il ajouté, alors qu’un sapin a été placé près du dépôt de l’usine avec écrit “Ici vivent des salariés Goodyear et leurs familles, Goodyear doit vivre”.
La direction de Goodyear a engagé le 7 novembre la fermeture de l’usine, qui emploie 1.173 personnes, en clôturant la procédure de consultation des représentants du personnel.
Les syndicats CGT et CFDT, qui contestent la légalité de cette procédure, ont engagé plusieurs procédures judiciaires.
Les salariés de Goodyear avaient également mené plusieurs actions devant la cellule chargée de leur reclassement, mise en place le 18 novembre.
La CGT a appelé les salariés à une nouvelle mobilisation le 11 décembre, alors qu’une audience doit se tenir devant le tribunal de grande instance d’Amiens, saisi par le CHSCT pour faire invalider le plan social. Une opération escargot est prévue dès 08H30 au départ de l’usine jusqu’au TGI, selon Mickaël Wamen.
Le syndicat appelle également l’ensemble des salariés menacés de licenciements en France à se réunir le 2 janvier devant le ministère du Travail pour “demander des comptes au gouvernement” et “faire trembler ce gouvernement”, a déclaré M. Wamen aux salariés.
“La direction de Goodyear sait pertinemment que ce qu’elle fait est illicite, mais elle peut compter sur un soutien de poids, le gouvernement actuel”, a-t-il estimé.
“On est corps debout depuis sept ans. Fatigués, blasés, mais avec une envie de se battre. Si on perd notre boulot, pour 90% (des salariés), ce sera la misère sociale pendant de longues années”, a-t-il souligné.