Des économistes européens appellent à cesser l’austérité

3747d807f3987f97f07ba2706d95532ba939e987.jpg
un euro (Photo : Philippe Huguen)

[06/12/2013 11:26:42] Paris (AFP) Trois instituts de recherche économique européens, proches des sociaux-démocrates, ont appelé dans une étude publiée vendredi à mettre fin à l’austérité et à ouvrir les vannes de la politique monétaire.

“Certains signes positifs ont émergé” en zone euro et “certains disent que les grands déséquilibres sont en voie de correction” mais “nous pensons que les politiques menées jusqu’ici, en particulier celle de l’austérité, sont un échec, et que cet échec a un coût” écrivent l’Observatoire français des conjonctures économiques, le Economic Council of the Labour Movement et le Institut für Makroökonomie und Konjunkturforschung dans leur rapport conjoint.

Ces trois instituts sont orientés à gauche et leur étude a reçu le soutien financier du groupe des sociaux-démocrates du Parlement européen.

Christophe Blot, de l’OFCE, a affirmé lors d’une conférence de presse que les déséquilibres “n’ont pas disparu mais se sont déplacés” à la sphère sociale avec la persistance de taux de chômage très élevés en particulier en Europe du Sud.

L’économiste s’inquiète en particulier de la baisse des salaires dans certains pays, qui selon lui “va au-delà de ce qui est nécessaire” pour rétablir la compétitivité, et surtout qui fait peser un risque de déflation, c’est-à-dire de baisse généralisée des salaires, des prix, de la production. En Espagne par exemple, l’indice des prix est au plus bas, et les salaires ont reculé.

Face à ce danger, les instituts proposent quatre actions.

La première est d’ouvrir les vannes de la politique monétaire, par exemple en décidant de la part de la Banque centrale européenne d’acheter en masse des titres financiers, tout en établissant un mécanisme “crédible” de gestion de la dette.

La deuxième action envisagée est un grand plan d’investissement public, axé en particulier sur les énergies renouvelables.

La troisième est de lutter contre les inégalités et la pauvreté en améliorant les systèmes éducatifs et en réformant les systèmes fiscaux pour plus de justice.

Enfin, les trois instituts se prononcent pour l’instauration d’une “norme européenne de salaire minimum” afin d’harmoniser les coûts salariaux.