La 28ème édition des Journées de l’Entreprises a démarré ce vendredi 6 décembre par le discours inaugural de Ahmed Bouzguenda, président de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE).
M. Bouzguenda a essentiellement planté le décor de cette édition en en rappelant le thème, à savoir «L’entreprise et le financement : nouvelles approches».
Ensuite, ce fut au tour de Jaafar Khattech, président du Comité d’organisation de cette 28ème édition, de détailler le programme complet de ces Journées de l’entreprise.
Pour entrer dans le vif du sujet, il a été présenté une étude réalisée par l’IACE intitulée «Accès au financement des PME tunisiennes : obstacles et disparités».
Le premier panel était composé de Abdelkader Boudriga (universitaire), Youssef Kortobi (P-dg AFC), Kamel Nabli, Abderrahim Bouazza (directeur de la supervision bancaire, Bank Al Maghrib, Maroc), Laurent Gonnet (expert Banque mondiale), Amor Boubakraoui, et Adnen Ben Salah)
Parmi eux, Mustapha Kamel Nabli, ancien gouverneur de la BCT, a été le premier à réagir sur l’étude en question.
Tout d’abord, il souligne que le constat et aux recommandations ont déjà été faits auparavant et à plusieurs reprises. Donc, la problématique du financement des entreprises ne date pas d’aujourd’hui. Autrement dit, le problème est mal posé, et ce sans doute parce qu’il manque un manque de confiance entre les banques et les entreprises ; les banques accusant les entreprises de manquer de transparence et vision stratégique, et les ces dernières estimant que les banques ne les soutiennent pas assez, ne s’occupent assez de leurs problèmes.
Par Ailleurs et d’une façon globale, M. Nabli estime qu’on ne crée pas suffisamment de moyennes et grandes entreprises en Tunisie, de ce fait il n’y a pas de dynamique de croissance.
Ce qui l’amène à rappeler ce qu’il avait dit, il deux y a deux lors des Journées de l’entreprise: «le modèle économique de la Tunisie a besoin d’un bib bang», à même de permettre de moyennes et grandes entreprises qui, selon lui, sont «les seules capables de créer des emplois de qualité, et donc de permettre une réelle dynamique de croissance».
Pour sa part, Adnen Ben Salah a pris la défense des initiateurs de l’étude (ICAE), en particulier, et des PME en général. En effet, contrairement à ce qu’a affirmé Mustapha Kamel Nabli, M. Adnène a soutenu dans son intervention que l’étude en question contient bien quelque chose de nouveau et propose de nouvelles recommandations.
Par ailleurs, il a demandé à M. Nabli de «relativiser» sa définition de PME/PMI et de grandes entreprises, étant donné que la Tunisie elle-même est un petit pays par rapport aux Etats-Unis ou d’autres grands pays industrialisés.
Dans ce même ordre d’idées que la Tunisie est vouée à être un pays de PME/PMI, celles d’aujourd’hui sont les grands groupes de demain, et ce même s’il pense que les petites entreprises sont plus utiles à une économie d’un pays que les grands groupes qui, a-t-il dit, ne créent pas assez de valeur, «ils sous-traitent l’essentiel de leurs activités dans les PME/PMI».
Concernant les relations entreprise/banque, il estime que ces relations se sont détériorées à cause de l’industrialisation de la banque, puisque cette industrialisation a en quelque sorte «déshumanisée» la relation entre les deux entités.