La Bourse de Paris attend patiemment la Fed

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ège de la Bourse de Paris (Photo : Eric Piermont)

[07/12/2013 07:54:15] Paris (AFP) L’hésitation devrait dominer la semaine prochaine à la Bourse de Paris en l’absence de rendez-vous forts, les investisseurs cherchant à anticiper les choix de la banque centrale américaine avant sa dernière réunion de l’année mi-décembre.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a perdu 3,86% pour terminer vendredi à 4.129,37 points. Ses gains depuis le début de l’année s’élèvent à 13,41%.

La semaine à venir va être “une semaine d’attente”, confirme Jean-Louis Mourier, économiste au sein du courtier Aurel BGC, d’autant que “les intervenants commencent déjà à regarder 2014 et se demandent si la hausse du CAC 40 va continuer”, affirme Judith Danan de CMC Markets France.

Après la publication du rapport mensuel sur l’emploi américain pour le mois de novembre, “on va attendre la réunion du FOMC (le Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, la Fed, ndlr) la semaine suivante”, soutient M. Mourier.

Avec un taux de chômage en recul en novembre à 7%, soit davantage que prévu, et des créations d’emplois plus fortes qu’attendu, à 203.000, “les chiffres plaident plutôt pour un durcissement plus précoce de la politique monétaire” de la Fed, estime-t-il.

La Fed, qui tient sa prochaine réunion les 17 et 18 décembre, avait prévenu qu’elle réduirait son soutien exceptionnel à l’économie en cas d’amélioration de la conjoncture aux Etats-Unis, notamment sur le front de l’emploi.

“Jusqu’à la fin de l’année”, la question sera de savoir “quand la Fed va démarrer la réduction de sa politique monétaire accommodante”, renchérit Mme Danan, pour qui les créations d’emplois confirment “l’amélioration de l’économie américaine sans pour autant justifier” une réduction “précipitée” des rachats d’actifs de la part de la Fed.

Les banques centrales continuent à donner le la

Les marchés, qui ont largement profité de cette politique très généreuse, scrutent les statistiques économiques, à la recherche d’indices pouvant influencer le calendrier choisi in fine par l’établissement, ce qui les poussent parfois à avoir des réactions contradictoires.

“Cette semaine, on a été plutôt mal orienté avec des réactions négatives aux bons indicateurs économiques aux Etats-Unis”, rappelle M. Mourier, même si le marché a finalement choisi de réagir positivement vendredi au rapport sur l’emploi, après cinq séances consécutives de baisse.

La politique américaine reviendra par ailleurs “sur le devant de la scène à l’approche de la date butoir” pour trouver un accord sur le budget américain le 13 décembre, indiquent les économistes du bancassureur ING.

En Europe, les banques centrales ont elles aussi été au c?ur de l’actualité, avec une réunion de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque d’Angleterre (BoE) jeudi, qui ont sans surprise opté toutes deux pour le statu quo.

La BCE a laissé son principal taux directeur inchangé, au niveau historiquement bas de 0,25%, une décision largement anticipée car le taux avait déjà été abaissé d’un quart de point en novembre face à une inflation trop faible.

Cette décision n’a pas suscité de réaction particulière sur les marchés.

“Alors que la BCE n’a pas l’air pressée d’assouplir sa politique, la persistance d’une inflation basse devrait lui forcer la main en 2014”, estiment toutefois les économistes de BNP Paribas.

La semaine prochaine, “rien de très significatif” n’est inscrit à l’agenda, estime Mme Danan, si ce n’est l’inflation définitive pour le mois de novembre, notamment en Allemagne et en France ainsi que des chiffres de production industrielle.

Les investisseurs suivront également une réunion des ministres des Finances de la zone euro lundi et des ministres européens des Finances mardi.

Euronext (CAC 40)