ël Leblanc au Mans, le 22 novembre 2013 (Photo : Jean-François Monier) |
[07/12/2013 10:27:07] Le Mans (AFP) Dernier grand site de production d’illuminations de Noël en France, l’usine Leblanc, au Mans, résiste à la crise grâce à des exportations de prestige et surtout à la fidélité des mairies, attachées à ces équipements à très forte… visibilité.
Malgré une tendance à la compression des budgets des municipalités, principal débouché de l’entreprise, et la concurrence étrangère, le chiffre d’affaires de ce groupe fondé en 1958 “reste stable à 45 millions d’euros”, relève Angélique Plet, sa directrice marketing.
Au Mans, où le site occupe 20.000 m2 et emploie 140 salariés permanents, plusieurs dizaines d’intérimaires ont été recrutés comme chaque automne pour préparer les illuminations de fin d’année.
“Les illuminations restent indispensables. On n’imagine pas une ville non éclairée. C’est important pour le bien-être des gens”, explique Mme Plet.
“Et en période électorale, les élus n’ont pas envie de rater leurs illuminations. Elles leur offrent une belle vitrine pour un prix modique: environ un euro par an et par habitant”, ajoute–t-elle.
Contrôlé par la famille Despatures (Damart), le groupe Leblanc revendique près de la moitié du marché français des collectivités locales et 25.000 décors commercialisés par an. La société, qui emploie au total 210 salariés permanents et dispose également de sites de production en Europe de l’Est, réalise environ un quart de son chiffre d’affaires à l’export.
“Mais toute la création est assurée au Mans, ainsi que la production de notre gamme premium”, souligne Mme Plet.
Passés les motifs de grande série comme les étoiles et les pères Noël en traîneau, “toujours très prisés dans l’est de la France”, de plus en plus de municipalités recherchent des illuminations plus sophistiquées, “avec des formes épurées, simples”, note la responsable.
“Cela suppose une proximité commerciale sur le terrain, et une adaptation au projet de chaque ville, qui chacune cherche à se différencier”, explique Mme Plet.
Parmi les tendances du moment: les éclairages roses, qui viennent s’ajouter au blanc, au bleu et au blanchot (or-argent) en vogue depuis quelques années.
“Champs-Elysées de l’Asie”
Proposées depuis 1996 par le groupe, les diodes électroluminescentes (leds) ont entièrement supplanté les ampoules traditionnelles en 2010. Beaucoup plus économes en énergie, les leds permettent aussi d’offrir des effets plus complexes, notamment avec la dernière génération d’entre elles, les “leds vidéo” qui fonctionnent comme des pixels d’écran de télévision.
Outre un travail sur mesure facilité, l’assemblage en France des structures permet de mieux jongler avec les “1.200 références au catalogue”, souligne Mme Plet.
“L’argument du +made in France+ joue aussi un rôle auprès des élus, au même titre que la compensation des émissions carbone liées aux illuminations, que nous prenons à notre compte avec des plantations d’arbres”, indique la responsable.
En France, le groupe développe de plus en plus des formules de location sur trois ans, qui “permet aux municipalités de voir un tiers de leurs éclairages renouvelés chaque année, et qui laisse à notre charge le recyclage des structures”, selon Mme Plet.
usine Leblanc du Mans, le 22 novembre 2013 (Photo : Jean-François Monier) |
Le site du Mans assure également les exportations de prestige du groupe, présent dans 40 pays. Parmi celles-ci: les illuminations d’Orchard Road à Singapour, “les Champs-Elysées de l’Asie”, ainsi que des réalisations à Puebla (Mexique), Moscou ou encore Johannesburg.
“Là aussi, l’argument d’une création française est un vrai atout à l’export”, souligne Mme Plet.
En France, Leblanc revendique notamment des illuminations de l’Hôtel de ville de Paris, de la Tour Eiffel et de l’Institut du monde arabe. Le groupe affiche 7.500 villes clientes dans le monde entier.