Espagne : pour Rajoy, la baisse des salaires a permis de maintenir l’emploi

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érence de presse, le 27 novembre 2013 à Madrid (Photo : Pierre-Philippe Marcou)

[09/12/2013 09:25:55] Madrid (AFP) Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a assuré lundi que la baisse des salaires avait permis de “maintenir le plus grand nombre possible de postes de travail”, alors que le pays est touché par un taux de chômage de près de 26%.

Pour sortir de la crise, “une des clés est la modération salariale”, a-t-il déclaré dans un entretien à plusieurs journaux européens, dont El Pais.

“Dans les situations de difficulté, il vaut mieux gagner un peu moins et maintenir le plus grand nombre possible de postes de travail”, a-t-il estimé, ajoutant que “les derniers chiffres du chômage ne peuvent satisfaire personne, mais nous montrent que l’on peut espérer”.

Le nombre de personnes inscrites au chômage en Espagne a enregistré une légère baisse en novembre à 4,8 millions, selon le ministère de l’Emploi, tandis que le taux de chômage au troisième trimestre a légèrement reculé à 25,98% contre 26,26% trois mois plus tôt, selon l’Institut national de la statistique (Ine) qui utilise une méthode de calcul différente.

“Une économie plus flexible permet des alternatives au licenciement, et cela a fait que la situation du chômage s’est stabilisée”, a jugé Mariano Rajoy, admettant une montée des contrats à temps partiel, qui feront l’objet d’une prochaine réforme du travail, mais promettant que son gouvernement conservateur ne va pas supprimer le salaire minimum.

Selon l’Ine, les revenus moyens par foyer ont chuté de 9,5% entre 2008 et 2012, et désormais 21,6% de la population risque de tomber dans la pauvreté. La branche études de La Caixa estime elle que les salaires ont fondu de 7,1% depuis 2010, et la Fondation d’études d’économie appliquée (Fedea) calcule une baisse de 12% entre 2010 et 2012.

Le Fonds monétaire international appelle à aller plus loin, suggérant qu’une diminution de 10% des salaires en deux ans ferait grimper le PIB de 5%.

Alors que le pays vient de renouer avec la croissance et semble retrouver les faveurs des marchés, Mariano Rajoy compte lui baisser les impôts, après les avoir augmentés à son arrivée au pouvoir en 2010: “avant nous n’étions pas en conditions de baisser les impôts, maintenant je crois que nous le sommes”, a-t-il dit, annonçant que cette baisse sera approuvée “l’an prochain”.