Un séminaire de réflexion et de sensibilisation sur le thème “la co-construction de parcours de formation en Tunisie, rapprochement université-entreprise” a été organisé, vendredi à Tunis, à l’initiative de l’Institut français de Tunisie et du ministère de l’Enseignement supérieur.
Le séminaire s’inscrit dans le cadre du projet mobilisateur “Fonds de Solidarité prioritaire” (compétences professionnelles supérieures) initié par le ministère français des affaires étrangères et opéré par FEI (France Expertise Internationale) visant à appuyer le développement de la qualité des formations professionnelles supérieures destinée aux titulaires d’un Bac+2/3 dans 15 pays de l’Afrique dont la Tunisie et deux autres pays du Maghreb.
En Tunisie, le projet s’appuie sur trois principaux leviers à savoir, le renforcement des licences appliquées co-construites, le rapprochement entre le secteur économique et l’enseignement supérieur et l’accompagnement des diplômés chômeurs vers une meilleure employabilité.
Le séminaire a été, ainsi, une occasion pour mettre la lumière sur ce projet et examiner les acquis et les problèmes de la formation en Tunisie. Des universitaires, académiciens et experts en économie ont souligné la nécessité de garantir une formation universitaire de qualité en mettant en place des systèmes pédagogiques basés sur l’alternance entre la théorie et la pratique (les stages) afin de renforcer les capacités des diplômés et mieux répondre aux besoins des entreprises.
Les participants ont signalé que la réalisation de cette démarche doit être accompagnée de la création d’une commission nationale des formations appliquées composée d’universitaires et de représentants d’entreprises professionnelles outre la formation d’un groupe de méthodologues et d’auditeurs et l’organisation de campagnes de communication et de sensibilisation.
Ils ont, en outre, dénoncé l’absence de mesures réglementaires pour la motivation des porteurs de projet, la faible implication des professionnels dans la définition de la stratégie de l’enseignement supérieur, la rareté des études sectorielles et des référentiels métiers et la non prise en compte des efforts pédagogiques, managériaux et communicationnels consentis par un porteur d’un projet dans l’évolution de sa carrière professionnelle. Les intervenants ont présenté des propositions visant à garantir à court et à moyen terme la promotion de la co- construction des parcours de formation et l’adaptation des programmes d’enseignement aux besoins des entreprises.
Dans ce contexte, ils ont souligné la nécessité de développer et pérenniser le partenariat Université méthodologie institutionnalisée de la co-construction des parcours de formation, développer des actions en faveur de l’insertion professionnelle des diplômés en Tunisie, de produire un guide méthodologique pour l’élaboration de référentiels métiers, compétences et formation outre la motivation des enseignants impliqués dans le processus de la co-construction.
Moncef Ben Salem, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a souligné que les travaux du séminaire s’inscrivent dans le cadre de la politique du ministère visant à développer la formation des ressources humaines afin d’adapter les diplômes universitaires aux besoins effectifs de l’environnement socioéconomique et culturel et renforcer l’employabilité des jeunes. Il a signalé que le ministère oeuvre au développement de la formation appliquée et au renforcement des stages outre l’association des professionnels aux commissions de réforme et d’encadrement.
Il a mis l’accent sur l’importance de la co- construction des parcours de formation entre les professionnels et universitaires qui reste un mécanisme utile pour la concrétisation de cette démarche étant donné qu’elle vise à développer les formations appliquées au niveau de la licence et du mastère pour garantir l’accès à un emploi en se basant sur une méthodologie scientifique.