Statistiques tronquées : le FMI accorde un nouveau sursis à l’Argentine

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éunion annuelle du FMI et de la Banque mondiale, le 11 octobre 2013 à Washington (Photo : Jim Watson)

[10/12/2013 10:12:37] Washington (AFP) Le FMI a décidé lundi d’accorder un nouveau délai à l’Argentine pour que le pays améliore la fiabilité de ses statistiques économiques, qui lui valent une procédure de sanctions inédite au sein de l’institution.

Le conseil d’administration du FMI, qui représente ses 188 Etats-membres, donne désormais à l’Argentine jusqu’à la “fin mars 2014” pour publier des versions remaniées de son inflation et de son produit intérieur brut, indique-t-il dans un communiqué.

Le Fonds avait la possibilité d’avancer plus avant dans sa “déclaration de censure” prise contre le pays en février, une procédure de sanctions graduelles pouvant aller jusqu’à l’exclusion pure et simple de l’institution.

Tout en notant que Buenos Aires “n’avait pas adopté les mesures demandées”, le FMI a toutefois préféré accorder un nouveau sursis aux autorités argentines en relevant l’existence de “travaux en cours” destinés à améliorer la qualité de leurs données économiques.

Buenos Aires est notamment accusée de minorer son inflation annuelle, évaluée fin octobre à 10,3% par le gouvernement alors que des instituts privés la chiffrent à 26%.

Les autorités se sont déjà engagées à introduire “début 2014” un nouvel indicateur de l’évolution des prix, rappelle le Fonds.

Afin d’échapper aux sanctions, le pays devra également mettre en oeuvre “d’autres mesures” d’ici “fin septembre 2014” et d’ici “fin février 2015”, assure le FMI sans toutefois préciser leur nature.

Cette controverse sur les statistiques avait provoqué une nouvelle montée de fièvre entre l’Argentine et le FMI, déjà accusé par Buenos Aires d’avoir précipité la faillite du pays en 2001.

En représailles, l’Argentine refuse depuis près de six ans les évaluations économiques que le Fonds mène annuellement auprès de ses Etats-membres.

Dans son communiqué, le Fonds semble jouer l’apaisement en se disant prêt à “continuer le dialogue” avec l’Argentine et à “renforcer sa relation” avec le pays.

Depuis la création du Fonds en 1944, seule la Tchécoslovaquie a été exclue de l’institution en 1954, alors qu’elle était sous domination soviétique et que la Guerre froide battait son plein.