Politiquement, les relations tuniso-britanniques ont fait un appréciable saut qualitatif depuis la chute du régime Ben Ali propice à un développement plus important en matière d’échanges commerciaux et de coopération économique. Le ministre de l’Industrie, Mehdi Jomaa, et l’ambassadeur du Royaume-Uni, Hamish Cowell, en sont convaincus, et proposent donc des pistes à creuser.
«Le niveau des échanges entre la Tunisie et le Royaume-Uni n’est pas au niveau des relations politiques». Ce constat de Mehdi Jomaa n’a rien de nouveau puisque d’autres personnalités, aussi bien tunisiennes que britanniques, l’ont fait avant lui. Mais de retour d’un récent voyage en Grande-Bretagne, le ministre de l’Industrie a sa petite idée sur la manière de booster les relations de la Tunisie avec cette puissance parmi les plus importantes d’Europe.
Constatant –devant un parterre de membres de la Tunisian British Chamber of Commerce, présidée par Hassine Doghri, réuni mardi 19 novembre pour un petit déjeuner débat traitant de «la vision de l’industrie et de l’énergie tunisiennes et des rapports bilatéraux Tunisie-Royaume-Uni»- que notre pays est «focalisé sur l’espace francophone», Mehdi Jomaa appelle à «aller au-delà et, pour cela, généraliser l’usage de l’anglais».
Le ministre de l’Industrie suggère également de diversifier des rapports tuniso-britanniques jusque-là dominés par l’énergie –le gaz en particulier (à travers British Gas plus grand producteur de gaz en Tunisie où le groupe est présent depuis 17 ans)- et de les étendre à de nouveaux secteurs, dont l’ingénierie.
Une vision que partage Hamish Cowell. «Nos relations dans le secteur énergétique sont très établies. C’est un bon exemple à suivre pour d’autres», suggère le diplomate britannique. Qui rappelle que le tourisme est en passe de redevenir un point d’appui important de la coopération tuniso-britannique. En effet, le marché britannique est celui qui connaît la plus forte croissance, observe M. Cowell. La Tunisie a accueilli 341.188 touristes britanniques du 1er janvier au 30 septembre 2013, en augmentation de 23,2% et 27,6% par rapport aux 9 premiers mois de 2010 et 2012 respectivement.
L’ambassadeur du Royaume-Uni sait qu’«il y a de nombreux autres secteurs où nous ne sommes pas présents et nous sommes en train de discuter de la manière d’y développer notre présence». L’un de ces secteurs est la santé «où nous pouvons faire plus», estime le diplomate. Qui verrait bien la Tunisie miser sur sa principale richesse –les ressources humaines. «Vous avez des travailleurs très compétents et il faudrait en faire un bien vendable grâce à la langue anglaise». Ce qui permettrait à la Tunisie de «devenir un hub pour les hommes d’affaires britanniques».
Jusque-là demeuré non exploité, ce potentiel des relations tuniso-britanniques n’a jamais été si près de se concrétiser. Car politiquement, les relations tuniso-britanniques ont fait un appréciable saut qualitatif depuis la chute du régime Ben Ali propice à un développement plus important en matière d’échanges commerciaux et de coopération économique.