Les représentants de quatre-vingt associations locales de création récente dans les gouvernorats de Médenine et de Tataouine viennent de participer à un atelier organisé sous forme de journées ouvertes sur la consolidation des expertises et le partage de la connaissance entre associations œuvrant pour le développement économique et social dans les régions.
Cet atelier a été consacré au débat sur plusieurs thèmes, dont : la cohésion sociale, le rôle des associations dans l’employabilité des jeunes, de l’entrepreneuriat, et de l’économie sociale et solidaire.
Les différentes associations concernées ont eu l’opportunité de présenter leurs activités, actions et produits dans le cadre d’une exposition.
Il a permis un partage d’expériences et des connaissances générées par l’action d’habilitation économique des femmes collectrices de palourdes et des pêcheurs artisanaux de Sidi Makhlouf.
Organisé par le Programme des Nations unies pour le Développement, les 5 et 6 décembre à Zarzis et au port d’El Grine dans la délégation de Sidi Makhlouf (gouvernorat de Médenine), cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet «Relèvement économique et appui à la cohésion sociale et au secteur privé pour une croissance inclusive en Tunisie».
Financé par le Japon, le projet est mis en œuvre, depuis 2011, par le PNUD, en partenariat avec l’Office de développement du sud (ODS).
Concrètement, il vise à stabiliser les moyens de subsistance des communautés les plus affectées, notamment les jeunes et les femmes. Il a également pour objectif d’aider, par le de la mise en place de mécanismes de dialogue opérationnels, à la création d’emplois dans le secteur privé en développant des politiques favorables aux petites et moyennes entreprises.
Pour mémoire, jusque-là, une vingtaine d’associations ont bénéficié d’un programme adapté de formation tout au long de la période 2011-2013. Ce programme a consisté en un accompagnement et en un financement pour conduire des projets de relèvement économique et de cohésion sociale couvrant onze délégations et près de seize imadas (petites agglomérations).
Point d’orgue de cet atelier, l’intervention de Tamotsu Ikezaki, ministre délégué auprès de l’ambassade du Japon en Tunisie. Ce dernier a rappelé l’engagement de son pays, principal bailleur de fonds de ce projet avec la mise à la disposition des associations d’une enveloppe se chiffrant à 2,310 millions de dollars.
En marge de cet atelier, Webmangercenter a eu un entretien avec Houssem Hamza, expert auprès du Programme des Nations unies pour le développement sur l’action de réhabilitation des femmes collectrices de palourdes et les pécheurs artisans à Sidi Makhlouf.
Il a déclaré en substance à ce propos qu’en se basant sur un diagnostic des besoins et des attentes de la population cible, cette intervention du PNUD vise le renforcement des capacités des collectrices et des pêcheurs en termes d’outils de production et de connaissance des bonnes pratiques de capture afin de leur permettre d’accroître leur production. «L’allègement de l’endettement des pêcheurs a été également l’une des priorités du projet via l’amélioration directe du revenu et du pouvoir de négociation par rapport aux mareyeurs», a-t-il-dit.
Il ajouté que la structure professionnelle qui représente les collectrices a été aussi encadrée pour un changement d’équipe et sa formation en termes de gestion des ressources et des intérêts des adhérents.
Il annoncé que d’autres actions basées sur l’amélioration du revenu sont en train d’être mises en œuvre pour permettre à cette population d’avoir un présent meilleur, un avenir plus rassurant et une existence digne.
Interpellé sur le choix de la zone de Sidi Makhlouf, il a indiqué que cette région regorge de ressources naturelles, relevant que la plus importante ressource demeure la volonté et le volontarisme de sa population pour bâtir un futur meilleur.
Il estime que la pression sur les ressources marines et l’accroissement productif limitent l’amélioration des revenus et expliquent en grande partie un besoin réel pour une diversification des activités.
Il ajouté que cette zone du pays, mal connue par la plupart de nos compatriotes, peut constituer une plateforme pour des investissements futurs, essentiellement dans le secteur à fort potentiel d’employabilité, fort en cela, de la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée.
Quant aux perspectives de ce projet, il a fait observer que les résultats préliminaires obtenus dans le cadre du projet se sont traduits par une dynamique qui regroupe différents intervenants régionaux, nationaux et internationaux.
La Journée des portes ouvertes d’El Grine a confirmé cette dynamique positive qui peut nous rassurer quant à l’avenir de cette région dont la population est organisée sous l’égide du Groupement de développement agricole (GDA) local. «Cependant, cette dynamique naissante doit être accompagnée et orientée afin de consolider les acquis et affronter les nouveaux défis», a-t-il-conclu.