éder en 2014 à Philippe à la tête du groupe PSA Peugeot Citroën (Photo : Fred Tanneau) |
[11/12/2013 07:59:01] Tokyo (AFP) Le principal quotidien économique japonais assure que l’arrivée de l’ex-numéro 2 de Renault, Carlos Tavares, à la tête du rival PSA Peugeot-Citroën sans nul doute des conséquences sur les activités de Renault-Nissan, notamment sur le marché chinois.
“Sans le savoir, Carlos Ghosn a fabriqué un ennemi. La guerre sans foi ni loi entre les deux Carlos est sur le point de commencer”, écrit mercredi le journal Nikkei, bible des milieux d’affaires au Japon.
Carlos Tavares, évincé en août dernier de Renault pour avoir évoqué publiquement son ambition de prendre la tête d’un groupe d’automobile, rejoint PSA Peugeot-Citroën pour succéder, courant 2014, à l’actuel président du directoire Philippe Varin.
Quitter une société pour devenir le patron de sa principale rivale n’est pas chose commune au Japon. M. Tavares était aussi un personnage important de l’alliance franco-japonaise Renault-Nissan, rappelle le Nikkei.
Or, PSA tout comme Renault est à la peine en Europe et veut bien entendu monter en puissance sur le prometteur marché chinois.
Le deuxième constructeur automobile chinois, Dongfeng, étudie d’ailleurs une éventuelle prise de participation dans le groupe PSA, ce qui, de l’avis d’experts, serait une bonne chose pour le développement du groupe français dans l’Empire du Milieu.
PSA et Dongfeng possèdent déjà une coentreprise, DPCA, qui exploite trois usines à Wuhan, dans la province du Hubei (centre-est de la Chine).
Toutefois, si leur partenariat s’étendait, la rivalité entre PSA et Renault-Nissan n’en serait que plus rude, souligne le Nikkei.
En effet, Renault et Dongfeng ont annoncé la semaine dernière avoir reçu le feu vert des autorités chinoises pour constituer une coentreprise en Chine, offrant au groupe français une implantation industrielle sur le premier marché mondial. Cette coentreprise sera d’ailleurs basée elle aussi à Wuhan.
De surcroit, le journal indique encore que le rôle du gouvernement français à l’égard des deux grands constructeurs français est aussi un sujet de préoccupation au Japon.
PSA pourrait en effet procéder à une augmentation de capital de 2,5 à 3 milliards d’euros qui serait souscrite à hauteur équivalente par Dongfeng et par l’Etat français.
Or, ce dernier est déjà le premier actionnaire de Renault.
“Le mandat de Carlos Ghosn à la tête de Renault prend fin au printemps prochain. S’il veut conserver sa position, il ne pourra pas s’opposer à la volonté du gouvernement”, insiste le Nikkei, journal très influent auprès des décideurs nippons.
“Il est possible que l’Etat français aient des exigences envers les deux constructeurs”, s’inquiète de façon anonyme un responsable de Nissan dans le Nikkei.