Des personnes dans une gare parisienne (Photo : Mehdi Fedouach) |
[11/12/2013 12:58:46] Paris (AFP) Près de trois quarts des Français considèrent que leur pays est en déclin, et plus de la moitié ne fait confiance à aucun acteur hormis eux-mêmes pour relancer la croissance, selon un sondage Ipsos pour Lire la société et Le Monde, publié mercredi.
Ainsi, ils sont près de 74% à voir la France en déclin. Une idée bien ancrée chez les sympathisants de droite (85%) et du Front national (91%), mais également chez près de la moitié des sympathisants de gauche (48%).
Ils se font d’ailleurs peu d’illusions sur le retour d’une croissance forte, 80% d’entre eux estimant qu’il faut s’habituer à un taux modéré, ne dépassant pas 3% ou 4%.
Pour autant, la crise ne fait pas figure de bouc émissaire puisque pour les deux tiers des Français (64%), les difficultés économiques actuelles sont avant tout le fait d'”une mutation profonde et durable de la société”.
Ainsi, pour plus de 70% d’entre eux – de gauche comme de droite – l’industrie aura de plus en plus de mal à être compétitive en France, et la croissance se fera sur d’autres secteurs d’activité.
Parmi ces secteurs, les Français plébiscitent les services (47%), l’énergie (49%) et les nouvelles technologies (67%). Ils ne sont que 14% à voir l’industrie progresser, et seulement 7% pour l’agriculture.
Lorsqu?on leur demande ce qui contribue le plus à la croissance, ils citent avant tout l’innovation technologique (91%), la qualité du système scolaire (90%) et le coût faible de l’énergie (90%).
Ils sont 59% à estimer qu’il faut limiter au maximum le rôle de l’État dans l’économie et donner aux entreprises le plus de liberté possible. C’est même le cas de 32% des sympathisants de gauche.
Pour relancer la croissance, les Français font avant tout confiance… à eux-mêmes (54%), loin devant le gouvernement, qu’il soit de gauche (6%) ou de droite (14%), ou l’Union européenne (9%).
Pour ce qui est des mesures à prendre, les Français plébiscitent les augmentations de salaires et la mise sous conditions de ressources des allocations familiales, mais également des mesures jugées efficaces, mais pas souhaitables, comme la baisse des services publics, la réduction des allocations chômage, l’allongement du temps de travail ou la limitation des actes médicaux.
Sondage réalisé par internet du 19 au 25 novembre sur un échantillon de 1.004 personnes, représentatif de la société français (méthode des quotas).