L’Institut national de la statistique (INS) a fait état d’une décélération du rythme de l’évolution du commerce extérieur (import et export), au cours des 11 mois 2013, par rapport à la même période de 2012, ce qui reflète la situation économique difficile qui prévaut en Tunisie.
Ainsi, les exportations ont progressé de 5,2%, de janvier à novembre 2013, alors qu’elles avaient augmenté de 6,3% durant les 11 premiers mois de 2012.
L’évolution des importations, notamment des biens d’équipement, n’a pas dépassé 3,1%, contre 14% en 2012.
“En valeur, les exportations sont estimées, au cours de cette période, à 25,5 milliards de dinars et les importations à 36 milliards de dinars, ce qui a permis d’améliorer le taux de couverture de 1,4 point, à 70,7%. Le déficit commercial a, ainsi, enregistré une légère baisse entre 2012 et 2013 (11 mois), de 10,7 milliards de dinars à 10,5 milliards de dinars”, a indiqué l’INS.
Le régime off shore s’est révélé être nettement plus performant, avec une évolution des exportations de 6,5%, cette année, contre 0,6%, en 2012. Les importations sous ce régime ont cru de 4,7%, contre une régression de 1,8% en 2012.
Par contre, les échanges ont progressé lentement dans le régime on shore, avec une évolution limitée à 3,1% (19,7% en 2012) pour les exportations, et à 2,5% (21,7% en 2012), pour les importations.
Décélération des exportations du phosphates et de l’énergie
Une nette décélération du rythme de croissance des exportations des phosphates et des produits miniers (+1,3% en 2013, contre +25,3% en 2012), a freiné les exportations globales du pays.
De même, les exportations du secteur de l’énergie ont baissé de 1,6% contre une augmentation de 25,7%, l’année écoulée.
En revanche, la hausse des exportations, au cours des 11 mois 2013, est expliquée, selon l’analyse de l’INS, par l’accroissement des exportations de plusieurs secteurs, essentiellement, ceux de l’agriculture et des industries alimentaires (7,6%), résultant d’une amélioration des ventes de l’huile d’olive (786,5 MDT en 2013 contre 536,2 MDT en 2012).
L’amélioration des exportations est, aussi, justifiée par l’évolution des industries du textile-habillement et du cuir (5,8%), des industries mécaniques et électriques (6,2%) et des industries manufacturières (12,7%).
Fléchissement des importations des produits d’équipement
Le fléchissement des importations résulte de la régression des importations des produits d’équipement de 2,2%, alors qu’elles avaient cru de 20% en 2012, mais aussi de la faible évolution des importations des matière premières et produits semi-finis (+2,1%), ce qui reflète la stagnation des investissements en Tunisie.
En revanche, un ensemble de secteurs a contribué à la croissance des importations tunisiennes, essentiellement les produits alimentaires (11,5%) et les produits de consommation non alimentaires (12,1%), en raison de l’évolution des achats des produits pharmaceutiques de 23,5%, des produits plastiques de 13,4%, des huiles essentielles et parfumerie de 8,9% et des voitures de 6,3%.
De même, les données de l’INS font état d’une décélération du rythme de croissance des importations du secteur de l’énergie (+ de 3,3%, en 2013 contre +33,9% en 2012).
71% des exportations vont vers le marché de l’UE
Selon la répartition géographique des échanges, l’Union européenne demeure le premier client de la Tunisie, accaparant 71% du total des exportations (18,2 milliards de dinars) au cours des 11 mois de 2013, en progression de 4,9% par rapport 2012.
Cette évolution est due, essentiellement, à l’amélioration des ventes vers la Grande-Bretagne (+43,6%), l’Espagne (+14%) et l’Allemagne (+13,1%).
Selon l’INS, la Tunisie a réalisé une bonne performance de ventes vers la Turquie (+93,1%) et la Russie (+32,7%).
S’agissant des échanges avec le monde arabe, les données de l’INS montrent une amélioration des exportations vers la Libye (6,2%) et l’Algérie (3,2%), alors que les exportations vers l’Egypte ont baissé de 16%, en raison de la diminution des exportations en produits phosphatés.
Par ailleurs, la Tunisie réalise 55% du total des importations de l’Union européenne (20,08 milliards de dinars, en hausse de 8% par rapport à la même période de l’année 2012).
La France, l’Italie et l’Allemagne demeurent les principaux fournisseurs de la Tunisie avec des parts de marché respectives de 17%, 5,2% et 9,1%.
Le déficit enregistré au niveau des échanges commerciaux de la Tunisie résulte d’un solde déficitaire avec la Chine (2,2 milliards de dinars), et des partenaires européens, dont l’Italie (510,6 MDT), l’Espagne (447,5 MDT), l’Allemagne (359,4 MDT), contre un solde excédentaire avec la Suisse (694,4 MDT), la Libye (634 MDT) et la France (47,1 MDT).