Le chef du gouvernement provisoire, Ali Larayedh, a appelé à mettre en place «les cadres permettant aux professionnels de relever les défis qui entravent le développement du secteur de l’artisanat, et de résoudre le problème de l’endettement des artisans».
Inaugurant les travaux de la conférence nationale sur «les villages artisanaux dans les perspectives de promouvoir l’artisanat tunisien», organisée, mercredi à Gammarth, M.Larayedh a souligné qu’«il est temps de mettre en place des incitations au profit des artisans afin de mettre un terme à la pénurie de main d’œuvre dans le secteur».
Il a réaffirmé la volonté du gouvernement de renforcer le rôle des structures publiques intervenant dans le secteur de l’artisanat. L’objectif étant, a-t-il précisé, de surmonter les problèmes liés notamment à la diminution des bénéfices des artisans qui n’arrivent pas à se regrouper.
Les professionnels du secteur sont appelés à mettre en place des normes techniques pour les produits artisanaux afin de garantir la protection de la propriété intellectuelle et industrielle, a souligné M. Larayedh.
Il a en outre mis l’accent sur l’importance de contrôler la qualité des produits destinés à l’exportation et de limiter la concurrence des produits contrefaits.
Le chef du gouvernement a par ailleurs appelé à renforcer l’exportation afin de consolider l’investissement et la création d’emplois et de tirer profit des mécanismes de formation mis en place. Les recommandations et les suggestions qui émaneront de cette conférence, outre les expériences des pays frères et amis et les programmes de coopération et de jumelage, permettront de promouvoir les villages artisanaux.
Quant à Abdelwahab Maatar, ministre du Commerce et de l’Artisanat, il a indiqué que les principales difficultés rencontrées par le secteur en général et les villages artisanaux en particulier, s’articulent essentiellement autour de la déviation des villages de leur rôle principal en raison de l’absence d’encadrement de la part des autorités de tutelle en plus de la non disponibilité des matières premières.
Ces difficultés concernent également l’invasion du marché national par des produits étrangers contrefaits, la baisse des revenus des artisans, en plus, de la corruption et de la difficulté de commercialisation des produits.
Le ministre a appelé à cet effet à créer un ministère dédié à l’artisanat et aux métiers et à mettre en place un plan d’action exécutif pour la promotion des villages artisanaux et le secteur de l’artisanat qui traverse une phase de «mort progressive», selon ses propos.
Le secteur de l’artisanat compte 6 villages artisanaux. 28 autres sont en cours de réalisation moyennant des investissements de l’ordre de 28 millions de dinars. Le secteur offre 500.000 emplois dont 350.000 artisans, parmi lesquels 140.000 disposant d’une carte professionnelle.