Alexandre Malsch, sweat à capuche, cool attitude mais grandes ambitions dans le web

dac7ed132db7c8f829113e27d9d4e74b932f01cb.jpg
ège de sa société Melty au Kremlin-Bicètre, près de Paris (Photo : Thomas Samson)

[13/12/2013 15:21:31] Le Kremlin-Bicêtre (France) (AFP) Certains ont beau l’appeler le “Mark Zuckerberg français”, ne lui parlez pas de la similitude avec le patron de Facebook ! Si Alexandre Malsh, le fondateur de Melty, une des pépites du web français, arbore un éternel sweat à capuche, c’est juste qu’il est surfeur.

“Ce n’est pas un look zuckerberguien. Si je suis habillé comme ça, ce n’est pas parce que je suis start-upper, mais parce que je suis surfeur !” explique ce passionné de glisse.

Vêtu “de la tête aux pieds” en Quiksilver, une marque américaine de surf partenaire de Melty, Alexandre Malsch assume le côté patron en sweat à capuche qui dit “cool” toutes les trois phrases.

Pas question donc de mettre un costume pour ce Lyonnais de 28 ans qui a fondé, à partir de rien ou presque, une société comptant désormais plus de 70 salariés en CDI.

Avec deux camarades de promotion et une mise de départ de 7.200 euros, ils ont démarré dans la salle des profs de leur école d’informatique, Epitech, au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne).

En 2008, le site Melty.fr était né. Dans l’esprit des campus à l’américaine, ils s’établissent à quelques dizaines de mètres, dans le même groupe de bâtiments.

Avec ses skates en libre-service dans les couloirs, ses coussins Fatboy au sol et ses hamacs, l’esprit de la Silicon valley souffle à quelques centaines de mètres de la Porte d’Italie.

4ee3b6ed8030165d9efc5f849c0d22c3c75d2d61.jpg
ège de sa société Melty, au Kremlin-Bicêtre, près de Paris (Photo : Thomas Samson)

Même le patron, qui habite toujours en colocation, arrive en skate au bureau le matin. “J’ai une vie de jeune traditionnelle. Ce soir, je vais jouer à Battlefield IV et manger des crêpes”, raconte-t-il en cette après-midi d’automne.

“Construire le truc”

Mais pour ce perfectionniste, les moments de détente sont assez rares. “Le job est incroyablement stressant”, confie celui qui s’astreint à 5 heures de musculation par semaine, “ça me permet de bien dormir”.

Seul le surf, qu’il pratique régulièrement à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) où il possède un appartement et réunit sa famille lyonnaise, lui permet de “déconnecter”. “C’est le seul moment où je ne pense pas à Melty”.

Pourtant, avec un doublement régulier de son chiffre d’affaires depuis 2011 (de 1,2 million d’euros en 2011, 2, 3 en 2012, il table sur 4,5 à 5 millions pour 2013), l’horizon semble dégagé pour ce média destiné aux 12-30 ans qui compte 13 sites dont melty.fr, meltybuzz.fr, meltyfashion.fr.

Et l’homme est bien entouré. Outre les bonnes fées du net (Pierre Chappaz, pdg de Ebussing, et Marc Simoncini, fondateur de Meetic), qui se sont penchées sur le berceau de la start-up, Matthieu Pigasse, coactionnaire du groupe Le Monde et directeur général délégué de la banque Lazard, vient d’entrer à titre personnel dans le capital de Melty.

“Le mec est très sympa, très bon en com et très soutenu. Mais pour leurs chiffres de fréquentation, ils prennent ce qui les arrange. Là, c’est l’OJD, avant c’était E-stat…Le fait est qu’ils sont en décroissance en un an. On ne peut pas dire que c’est un modèle explosif. D’ailleurs, ils ne communiquent jamais sur leur rentabilité”, tacle un bon connaisseur de l’internet français, sous couvert d’anonymat.

Justement, côté chiffres de fréquentation, nerf de la guerre du web, Alexandre Malsh détonne. “Je ne reconnais pas cette mesure”, dit-il en parlant de Médiamétrie, qui fait référence auprès des annonceurs. Selon l’institut, Melty a totalisé 2,9 millions de visiteurs uniques en octobre.

Peu importe. Alexandre Malsch, reconnaît plutôt le classement internet de l’OJD qui lui a attribué ce même mois 12,6 millions de visites (mesure différente de visiteurs uniques car elle additionne le nombre total de connexions) et voit loin.

Après l’Espagne et l’Italie, il compte étendre la “Melty family” au Brésil et à l’Allemagne en 2014.

“La stratégie est déjà établie jusqu’en 2016. Après on verra. Ce qui m’intéresse c’est de construire le truc”.