ésident français François Hollande et son homologue brésilienne Dilma Rousseff le 13 décembre 2013 à la Fédération des Industries brésiliennes à Sao Paulo (Photo : Nelson Almeida) |
[13/12/2013 19:10:52] Sao Paulo (AFP) Le président français François Hollande a exprimé son “admiration” vendredi à Sao Paulo pour le dynamisme du Brésil “émergé”, dont le faible endettement et le quasi plein emploi contrastent avec la morosité de la France.
Mais l’intensification des échanges avec la septième économie mondiale voulue par M. Hollande dépendra beaucoup de la conclusion d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur, ont insisté les Brésiliens au terme de la visite d’Etat du président français.
“Je regarde avec admiration le taux d’endettement public du Brésil, 30%” du PIB, alors que celui de la France s’élève à 94,3%, a souligné M. Hollande lors d’une rencontre à la Fédération des industries de Sao Paulo (Fiesp).
“On n’y sera pas demain, la France, mais nous devons y travailler car c’est un élément de souveraineté”, a-t-il souligné.
le Brésil, membre du G20, n’est “plus un pays émergent, mais un pays émergé”, à la fois “un allié et un concurrent” pour les pays de l’Union européenne, a-t-il souligné.
Le président français a souhaité “amplifier les investissements français au Brésil, qui représentent déjà deux milliards d’euros par an en stock 35 milliards d’euros), mais aussi “qu’il y ait des investissements (brésiliens) en France”.
ée français François Mitterrand (Photo : Alain Jocard) |
Deux accords allant dans cette direction ont été signés vendredi entre le France et l’Etat de Sao Paulo, poumon économique du géant d’Amérique latine.
Le premier prévoit un investissement de 300 millions d’euros de l’Agence française de développement (AFD) pour la construction d’une ligne de métro entre l’aéroport de São Paulo et le centre ville.
Le second accord porte sur la construction par les Brésiliens d’un centre d’affaires à Roissy, près de l’aéroport international Charles-de-Gaulle dans la banlieue parisienne.
“Il s’agit d’un premier investissement brésilien très important (…) qui va donner 650 millions d’euros d’investissements et créer en France 2.500 emplois”, s’est félicité M. Hollande.
Pour doubler nos échanges commerciaux d’ici 2020, objectif fixé par nos deux chefs d’Etat, les contrats d’infrastructures, les axes stratégiques de notre partenariat sont importants (energie, spatial, défense, hautes technologies)”, a souligné la ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq, dans une déclaration à l’AFP.
“Mais il est important aussi de proposer une offre répondant aux besoins des nouvelles couches moyennes du Brésil émergé, qui aspirent au “mieux-vivre”. Il s’agit de la ville durable comme de la santé”, a ajouté la ministre, qui a inauguré vendredi le Club santé Brésil, regroupant l’ensemble des acteurs français de la filière appuyés par Ubifrance.
Les Brésiliens ont de leur côté insisté sur l’importance du succès des négociations commerciales entre l’UE et Mercosur, jusqu’à présent freinées par Paris qui craint les concurrence de l’élevage, des céréales et de l’éthanol produits au Brésil.
Les Brésiliens rechignent de leur côté à l’ouverture de leurs marchés publics et de leur secteur des services.
“Président Hollande, pour que nous franchission un pas important dans cette relation,, il est fondamental que l’accord UE-Mercosur prospère”, a souligné le président de la Fiesp, Paulo Skaf.
“Le Brésil et le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay, Venezuela) sont prêts pour faire leur offre commerciale en janvier”, a insisté la présidente Dilma Rousseff.
François Hollande a répondu que l’Europe, “sur le point d’achever son union financière, monétaire, budgétaire et maintenant bancaire”, doit à présent “parler et se tourner vers les autres zones, notamment vers l’Amérique latine”.
“C’est tout l’enjeu de la relation que nous allons créer entre l’Union européene et le Mercosur”, a-t-il dit.
Avant qu’il ne s’envole pour la Guyane où il restera jusqu’à samedi, le Brésil a ratifié l’accord de lutte contre l’exploitation aurifère illégale dans la zone de frontière du département amazonien avec le Brésil.