Smic : la hausse devrait être de 1,1%, sans coup de pouce supplémentaire

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écembre 2013 à Rennes (Photo : Damien Meyer)

[16/12/2013 11:13:28] Paris (AFP) Sauf surprise, le ministre du Travail Michel Sapin va annoncer lundi après-midi que la revalorisation du Smic, touché par environ trois millions de salariés, se limitera au 1er janvier à la hausse automatique de 1,1%, sans coup de pouce supplémentaire.

A l’issue d’une réunion de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC), qui réunit syndicats et patronat, Michel Sapin doit annoncer l’ampleur de la progression du salaire minimum au 1er janvier 2014.

La hausse annuelle automatique sera de 1,1%, a déjà annoncé vendredi le ministre, qui a préparé les esprits à l’absence de coup de pouce.

Le Smic horaire brut passerait ainsi de 9,43 à 9,53 euros. En mensuel, pour les salariés aux 35 heures, il atteindrait 1.445,38 euros – au lieu de 1.430,22 actuellement.

En net, pour ceux qui travaillent à plein temps, cette hausse devrait représenter environ 12 euros par mois, avec un salaire mensuel net autour de 1.113 euros.

Les salariés rémunérés au Smic travaillent majoritairement dans le privé (1,9 million), notamment dans l’hôtellerie, la restauration et le tourisme.

M. Sapin a d’ores et déjà insisté sur le fait que cette hausse de 1,1%, qui correspond aux mécanismes de revalorisation légale, constituait en soi un “gain de pouvoir d’achat” puisqu’elle est près de deux fois supérieure à l’inflation (0,6%). Laissant ainsi entendre que le gouvernement ne déciderait pas d’y ajouter de coup de pouce, comme il l’avait fait en juillet 2012.

Après son élection, François Hollande, pour “rattraper ce qui n’a pas été accordé” aux smicards durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, avait en effet décidé d’une hausse exceptionnelle de 0,6%.

Le 1er janvier dernier, le gouvernement avait choisi de s’en tenir à la hausse légale (+0,3%) pour 2013.

Les syndicats réclament davantage

Dans son rapport remis fin novembre, le groupe d’experts chargé depuis 2008 d'”éclairer” le gouvernement sur les évolutions du salaire minimum lui conseille de faire de même, et s’oppose fermement à un coup de pouce.

Ces économistes craignent notamment qu’une “hausse du Smic ne se traduise in fine par une baisse de l’emploi et de la compétitivité des entreprises”.

“La conjoncture actuelle ne plaide certainement pas en faveur d’une quelconque prise de risque en matière d’emploi”, priorité numéro un du gouvernement, écrivent-ils.

Ces experts font aussi valoir que le Smic en France est “aujourd’hui très nettement au-dessus des niveaux constatés dans les autres pays de l’OCDE”.

L?Allemagne doit instituer prochainement un salaire minimum que les sociaux-démocrates – décidés à entrer au gouvernement avec les conservateurs – souhaitent à 8,50 euros brut l’heure.

Les arguments du groupe d’experts sont réfutés par les syndicats, qui réclament au gouvernement d’aller plus loin pour relancer le pouvoir d’achat.

Pour la CGT, le salaire minimum devrait aller “dans un terme rapide à 1.700 euros bruts par mois”. La CFTC estime qu’il “doit tendre vers le salaire de dignité”.

Le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly, a réclamé dimanche un coup de pouce d'”au moins un point”. Pour lui la hausse légale de 1,1% “est très nettement insuffisante” alors que “près de 30% des salariés à temps partiel sont au Smic et notamment des familles monoparentales”.

Pour M. Mailly, “l’une des raisons pour lesquelles l’économie française patine, c’est que la consommation n’est pas assez élevée” et la relancer “passe aussi par l’augmentation du Smic”.

Le Smic en France est revalorisé automatiquement chaque 1er janvier en fonction de l’évolution des prix (intégrant le loyer et l’énergie) et de l’évolution du salaire réel de base des ouvriers et employés, selon les nouvelles règles instituées en février dernier.

Le gouvernement avait alors précisé que la croissance, aujourd’hui atone, serait un “élément d’appréciation” pour décider d’un éventuel coup de pouce.