Le nouveau plan d’action de la Banque africaine de développement (BAD), baptisé GAP II, qui définit l’orientation stratégique de la banque en matière de gouvernance en Afrique sur la période (2014-2018), a fait l’objet d’une réunion de consultation organisée, lundi, à Gammarth (banlieue nord de Tunis)par la BAD.
Environ 33 délégués venus de 30 pays membres régionaux de la BAD ont pris part à cette réunion pour discuter du GAP II et en améliorer le contenu.
Au cours de cette rencontre, Aly Abou Sabaa, vice-président de la BAD, a souligné que le plan GAP II a été élaboré sur la base des réalisations du GAP I (2008-2012) et portera, essentiellement, sur trois axes stratégiques. Il s’agit de renforcer la capacité des Etats africains à assurer une utilisation transparente et responsable des ressources publiques et celle des citoyens à demander des comptes à leurs gouvernements, d’améliorer la gouvernance sectorielle et de promouvoir un environnement des affaires propice à la création d’emplois et l’intégration financière.
La BAD s’intéressera, également, dans le cadre de ce plan aux dossiers de l’intégration régionale et de la gouvernance de l’environnement et du changement climatique.
Le vice-président de la BAD a en outre souligné, que le plan GAP II s’inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie de la banque pour le développement de l’Afrique, couvrant la période (2013-2022) et visant à soutenir la transformation économique et sociale que le continent a connu au cours de la dernière décennie.
Cette transformation, a-t-il ajouté, a été marquée par une croissance économique soutenue, un transfert plus pacifique du pouvoir à la faveur d’élections démocratiques et une montée de la classe moyenne. L’Afrique qui a enregistré un taux de croissance de 6,6% en 2012 contre 3,1% en 2002, est de plus en plus apte à compter sur ses propres ressources pour assurer son développement mais a besoin d’un cadre de gouvernance solide pour les utiliser à bon escient, a-t-il dit.
De son côté, Abderrahmane Ladgham, ministre auprès du chef du gouvernement, chargé de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption, a indiqué que l’amélioration de la gouvernance constitue un enjeu majeur et un choix irréversible pour la Tunisie. A cet effet, les efforts seront axés principalement sur l’amélioration de l’efficience, la responsabilité, l’intégrité et la transparence du secteur public en particulier, outre, le développement des capacités, le renforcement du rôle des médias et de la société civile.
D’après Ladgham, l’accès à l’information est un pilier essentiel de la stratégie du pays en matière de gouvernance, au même titre que l’intégrité, relevant que l’expérience internationale serait très utile à ce niveau notamment, pour développer l’Open-Government et améliorer la transparence.
Il a rappelé, à ce titre, qu’un projet de loi organique relative à l’accès à l’information est actuellement dans la phase finale de consultation et doit être soumis les jours prochains à l’ANC (assemblée nationale constituante).
Selon lui, le projet relatif à la mise en œuvre de l’e-government et de l’open Government en Tunisie, actuellement en phase de sélection des consultants, ne manquera pas de concrétiser ces objectifs.
Assistée par la BAD, la Tunisie ambitionne à travers ce projet, de mettre en place un plan d’action (masterplan) pour l’e-government, de réaliser une plateforme nationale des données publiques ouvertes “open-data” et d’une plateforme de participation électronique “e-participation”. L’objectif final est de mettre en place les mécanismes nécessaires afin d’être en harmonie avec les standards internationaux et de capitaliser les expériences comparées et réussies dans le domaine de la gouvernance, a encore affirmé le ministre.