Le 23ème baromètre politique de 3CEtudes, l’institut de sondages et d’études marketing, dirigé par Hichem Guerfali, dont les résultats ont été révélés mardi 17 décembre 2013, a apporté plus de confirmations que de nouveautés. Les trois confirmations les plus importantes concernent les deux partis les importants du pays, Ennahdha et Nidaa Tounes.
Le parti islamiste arriverait pour le deuxième mois consécutif en première position (31,4% des voix en novembre 2013, contre 30,4% un mois plus tôt) lors d’élections législatives qui se tiendraient aujourd’hui. Ce qui veut dire, selon Hichem Guerfali, que cette formation –qui dépasse les 30% pour la première fois depuis neuf mois- «a désormais un bloc incompressible d’électeurs qui ne descendrait pas en dessous de la barre des 30%».
Arrivé en seconde position, Nidaa Tounes (29,1% contre 30,1%) recule pour le troisième mois d’affilée, perdant en trois mois près de 3,4% et 200.000 voix. Un recul «remarquable et inhabituel», selon Hichem Guerfali qui l’impute aux «luttes et discussions» que ce parti connaît de plus en plus au sujet de sa ligne politique et idéologique.
La troisième concerne les abstentionnistes –désormais premier bloc politique et de loin- dont la proportion ne cesse d’augmenter et dépasse aujourd’hui largement la barre des 50%, selon le directeur de 3CEtudes qui refuse d’en révéler le chiffre exact. D’ailleurs, cette hausse profite un tant soit peu à Nidaa Tounes –qui, pour la première fois depuis février 2013, passe sous la barre des 30%- en ramenant son recul à 1 point alors qu’il est en réalité de deux points.
En troisième position arrive le Front Populaire de Hamma Hammami qui progresse légèrement (10,6 contre 10,3% le mois précédent), mais sans retrouver son plus haut niveau (13,9%) atteint après l’assassinat de Chokri Belaïd. «Ce parti n’a pas su conserver le capital qu’il s’est constitué alors», commente Hichem Guerfali.
Al Moubadara de Kamel Morjane crée une petite surprise en supplantant Tayar Al Mahaba (né d’une scission de la Pétition populaire) à la 4ème place –en passant de 3,1 à 3,8%- et ce selon le patron de 3CEtudes, en profitant un peu du recul de Nidaa Tounes. En conséquence de quoi, Tayar Al Mahaba dégringole à la cinquième place en perdant près du tiers de son électorat (de 5,2% en octobre à 3,5% en novembre 2013).
En sixième position figure Al Joumhouri –ex-aequo avec le Parti National Libéral de Slim Riahi- qui n’est plus que l’ombre de ce qu’il a été lors des élections du 23 octobre 2011, avec 2,1% contre près de 6% il y a près de deux ans.
Des élections présidentielles se tenant aujourd’hui confirmeraient le recul enregistré par Nidaa Tounes aux législatives. En effet, Béji Caïd Essebsi arrive toujours en première position mais tombe à 11,9% contre 14,3% un mois plus tôt. Toutefois, le président de Nidaa Tounes continue de distancer ses poursuivants dont le premier est Kais Saïd. L’universitaire (4,9 contre 4,7%) distance ce mois-ci Hamadi Jebali, secrétaire général d’Ennahdha, avec lequel il partageait cette position. Hamadi Jebali (3,6% contre 4,7%) recule à la quatrième place derrière Moncef Marzouki qui revient en force (4% contre 3,3% en octobre dernier). Mustapha Kamel Ennabli et Hamma Hammami se partagent la cinquième place (1,9%), légèrement en avance par rapport à Kamel Morjane.