L’Allemagne propose la vice-présidente de la Bundesbank pour siéger à la BCE

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örg Asmussen, membre sortant du directoire de la Banque centrale européenne, le 4 novembre 2013 à Berlin (Photo : John Macdougall)

[17/12/2013 17:56:52] Francfort (AFP) Le gouvernement allemand a proposé mardi le nom de Sabine Lautenschläger, vice-présidente de la banque centrale allemande (Bundesbank), pour succéder à Jörg Asmussen au sein du directoire de la BCE.

Cette décision a été prise lors du premier conseil des ministres du gouvernement de coalition qui vient d’être formé sous la houlette de la chancelière Angela Merkel, tout juste élue par le Bundestag pour un troisième mandat. “C’est fait”, a indiqué à l’AFP une source gouvernementale avant que le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, se félicite de cette décision, dans un communiqué.

“Je me réjouis de voir que le gouvernement est en capacité de proposer une candidature convaincante pour le directoire de la BCE en la personne de Sabine Lautenschläger”, a-t-il affirmé. “Mme Lautenschläger dispose d’une longue expérience en matière de surpervision bancaire”, a-t-il souligné, ajoutant que la “vice-présidente de la banque centrale était une experte reconnue et hautement estimée en Allemagne et à l’étranger, des questions bancaires et monétaires”.

Mme Lautenschläger, juriste de 49 ans, jouit d’une grande expertise dans le domaine de la surveillance bancaire, un atout alors que la BCE va prendre en charge à partir de novembre 2014 le rôle de superviseur de quelque 130 banques de la zone euro.

Certains journaux allemands la voient d’ailleurs déjà devenir vice-présidente du conseil de supervision qui sera dirigé par la Française Danièle Nouy.

Arrivée à la Buba en juin 2011, Mme Lautenschläger y est notamment en charge de la surveillance des instituts de crédit en Allemagne.

Elle a fait ses armes de superviseur en intégrant en 1995 un organisme désormais fusionné au sein de l’autorité allemande des marchés financiers, le Bafin, où elle a dirigé la division consacrée à la supervision des grandes banques allemandes entre 2005 et 2008.

Originaire de Stuttgart (sud-ouest), Mme Lautenschläger a également été à la tête du service de communication du Bafin entre 2002 et 2004, une expérience qui pourrait lui être profitable pour succéder à Jörg Asmussen. Sorte de ministre des Affaires étrangères de la BCE, ce dernier avait pour mission de représenter l’institution monétaire de Francfort lors des réunions européennes ou au sein de la Troïka des créanciers des pays sous assistance financière.

Mariée et mère d’un enfant, Sabine Lautenschläger est en revanche relativement inexpérimentée en matière de politique monétaire, relève la presse allemande. Il reste encore à voir si son passage par la Bundesbank teintera à l’avenir son discours de l’orthodoxie en la matière qui caractérise la banque centrale allemande.

Si aucune règle ne dit que l’Allemagne détient un droit intangible à un poste au sein du directoire de la BCE, Berlin ne s’est pas montré prêt à y renoncer.

Pour que Mme Lautenschläger soit effectivement nommée, le Conseil européen doit encore donner son aval, après consultation du Parlement européen et du conseil des gouverneurs de la BCE.

Si sa nomination était acceptée, elle deviendrait la deuxième femme à intégrer le directoire de la BCE après l’Autrichienne Gertrude Tumpel-Gugerell, dont le mandat de huit ans a expiré en 2011.

Deux autres noms, féminins eux aussi, circulaient pour remplacer M. Asmussen, mais Mme Lautenschläger était donnée favorite, d’autant que le ministre des Finances Wolfgang Schäuble lui a apporté un soutien appuyé lundi.

Le président de la BCE, Mario Draghi, avait fait part lundi de son souhait à ce qu’un remplaçant soit trouvé rapidement à M. Asmussen, qui a choisi de quitter l’institution pour devenir secrétaire d’Etat auprès de la ministre du Travail sociale-démocrate Andrea Nahles, dans le nouveau gouvernement d’Angela Merkel.