ée (Photo : Joel Saget) |
[18/12/2013 08:24:33] Paris (AFP) Une page web trop lente à s’ouvrir et le client qui abandonne son achat: pour éviter ce scénario catastrophe en pleine course aux cadeaux de Noël, certains sites de e-commerce confient l’optimisation de leur trafic internet à des prestataires spécialisés.
Sept Français sur dix ont prévu cette année de faire tout ou partie de leurs achats de Noël en ligne. La fédération du e-commerce (Fevad) prévoit même que le cap des 10 milliards d’euros de ventes sur internet soit franchi.
“Noël impose une triple pression, commerciale, marketing et aussi technique, pour les sites qui jouent une très grosse partie de leur chiffre d’affaires annuel”, résume à l’AFP Julien Coulon, cofondateur de Cedexis, sorte d'”aiguilleur du net” qui réoriente les flux de requêtes vers les meilleurs fournisseurs d’accès internet au niveau mondial, en fonction du trafic en temps réel.
“Les responsables techniques sont tellement sur les dents pendant cette période qu’ils nous interdisent de faire des mises à jour ou de changer quoi que ce soit” de peur que leur site plante, explique le responsable de la société, qui optimise le trafic internet de RueDuCommerce, L’Oréal, Yves Rocher, Nature et Découvertes ou encore L’Occitane.
Cedexis indique que ses solutions permettent de gagner de 10 à 25% en temps d’affichage. Il cite en exemple un cas “record” où les temps de chargement ont été “divisés par 17, ce qui a eu pour impact une multiplication de l’audience par six en une semaine”.
Il y a un mois, l’entreprise a mis sur pied une astreinte 24H/24 avec un numéro d’appel unique pour les clients du monde entier, “qui sert surtout à les rassurer en cette période très tendue pour eux”, explique Julien Coulon.
“La saison de Noël peut générer jusqu’à dix fois son trafic habituel pour un site, et si tout fonctionne bien techniquement, cela signifie donc aussi dix fois plus de commandes”, résume de son côté Stéphane Rios, fondateur de la société Fasterize.
Alors que Cedexis jongle entre les meilleurs “tuyaux” pour faire transiter le trafic internet, Fasterize optimise les contenus (photos, vidéos) en les compressant pour qu’ils soient moins lourds. Mais de nombreux sites internet gèrent encore en interne leur trafic internet.
Quatre secondes maxi pour s’ouvrir
Les statistiques démontrent que la moitié des internautes quitte une page web si elle met plus de quatre secondes à s’ouvrir. D’autres études montrent aussi que “plus un site est rapide, plus l’internaute est enclin à cliquer sur les bannières publicitaires”, souligne Stéphane Rios.
“Cela ne sert à rien de faire de la publicité pour son site et d’attirer les clients si l’infrastructure n’est pas capable de répondre aux montées en charge. Il faut tout prévoir aussi de ce côté-là”, souligne M. Rios qui a été pendant dix ans directeur technique du site rueducommerce.fr.
Fasterize, qui compte par exemple comme clients Caudalie ou Happyview, “compresse systématiquement le plus d’éléments possibles. Nous ne chargeons par exemple que les images qui sont au-dessus de la +ligne de flottaison+ (visibles sur l’écran), et nous réduisons leur poids de 50 à 70%”, explique-t-il.
Si la rapidité d’ouverture des pages est cruciale depuis un ordinateur à la maison ou au bureau, elle l’est encore plus sur les mobiles, où les utilisateurs ont les mêmes attentes en termes de performance, mais où “le taux d’abandon d’achat est encore énorme aujourd’hui”, souligne Stéphane Rios.
“Depuis un an, certains sites voient leur trafic sur leur version mobile dépasser celui sur leur site internet, ce qui nous pousse à nous adapter, en termes de débit par exemple: si une personne a une connexion 2G sur son téléphone, on va lui transmettre la page web avec une photo, et si elle a la 4G ou le wifi, on pourra mettre une video”, explique Julien Coulon.
Une fois passé Noël, les sites de e-commerce ne pourront pas souffler longtemps et vont remettre le couvert pour le démarrage des soldes et d’autres pics de trafic, dès le 8 janvier.