un magasin Darty (Photo : Jean-Francois Monier) |
[18/12/2013 09:29:27] Paris (AFP) Le groupe de distribution Darty a vu sa perte nette s’alourdir au premier semestre, en raison d’éléments exceptionnels liés à des cessions, mais a stoppé le repli de ses ventes en France, son principal marché.
Bien que les conditions de marché restent “difficiles”, le directeur général Régis Schultz s’est déclaré lors d’une conférence téléphonique “raisonnablement confiant” pour les mois à venir, en raison des gains de part de marché enregistrés dans des pays stratégiques (France et Belgique).
Le président Alan Parker s’est quant à lui déclaré “convaincu de pouvoir améliorer les résultats à moyen terme”, grâce à la réorientation stratégique enclenchée depuis plusieurs mois, avec un recentrage sur les marchés les plus porteurs.
Mercredi, le groupe a annoncé simultanément la cession prochaine de ses activités en Turquie -la finalisation est prévue pour le printemps – et le rachat au groupe M6 du site de vente en ligne Mistergoodeal.com.
Sans donner le montant de ces opérations, le directeur général a assuré qu’elles “seront neutres en terme de cash” pour l’entreprise.
égis Schultz, le directeur général de Darty, le 1er février 2013 (Photo : Francois Daburon) |
Sur le premier semestre de son exercice décalé, clos fin octobre, Darty enregistre une perte nette de 19,8 millions d’euros, contre 11,9 millions d’euros un an plus tôt.
Le chiffre d’affaires recule lui de 0,9% en publié, mais progresse de 1,8% à surfaces de vente comparables, à 1,7 milliard d’euros.
Le groupe s’est notamment séparé ces derniers mois de ses activités en Espagne et au Luxembourg et de Darty Telecom en France.
Le résultat d’exploitation enregistre lui une forte progression, de 25%, à 15,2 millions d’euros, “ce qui reste l’élément le plus important pour un distributeur, d’autant plus qu’il s’agit d’une première pour nous depuis trois ans”, a souligné M. Schultz.
Retour dans le vert dans l’Hexagone
Dans l’Hexagone, où le groupe réalise l’essentiel de ses ventes, Darty enregistre “son premier semestre positif depuis trois ans”, s’est réjoui le responsable.
Les ventes s’y établissent à 1,26 milliard d’euros, reculant de 0,5% en publié, mais repassant dans le vert à surfaces égales, à +2,7%, “dans un marché en recul de 3%”, a souligné M. Schulz.
Si le marché de la télévision reste en recul, le gros électroménager reste stable, tandis que le petit électroménager progresse, porté par l’innovation (nouveaux petits robots de cuisine), de même que le multimédia grâce notamment au succès des tablettes et smartphones, a expliqué M. Schulz.
La marge brute a toutefois chuté de 80 points de base sur le semestre, du fait notamment de “conditions marchés concurrentielles et de la pression continue sur les prix”.
Le bénéfice d’exploitation dans l’Hexagone, augmente, lui, de 1,9% à 26,9 millions d’euros.
Ce “bon début d’année” résulte notamment de la “solide croissance à deux chiffres” des ventes en ligne du groupe, notamment en France, où les ventes sur internet s’établissent à 323 millions d’euros sur la période (+11%) et où Darty a gagné 1,3 point de part de marché.
Grâce au développement du multicanal – le groupe a mis en place dans ses magasins un service de retrait des commandes réalisées par internet – “Darty possède une belle avance sur ses concurrents”, s’est réjoui Régis Schultz.
Le groupe a également fait un travail sur la marque, avec un nouveau plan de communication “basé sur l’humour”, et son offre, avec la mise en place de nouveaux espaces cuisine et de réparation en magasin de produits multimédia.
Le distributeur a également poursuivi son plan d’économies, en signant un accord avec les syndicats, prévoyant la suppression de 450 postes, qui seront toutefois “compensés par la création de 434 nouveaux postes”, a indiqué le directeur général.
Il a précisé que Darty comptait “recruter 1.500 personnes cette année” rien que sur la France, où le groupe emploie actuellement 12.000 salariés.
Il compte également amorcer son développement en franchise, avec l’ouverture de son premier magasin au printemps, avec pour objectif d’en avoir 150 d’ici quatre ans, a indiqué M. Schultz.
Sur la Belgique et les Pays-Bas, le chiffre d’affaires recule de 0,5% sur le semestre, à 321,8 millions d’euros, avec une chute de 31% du résultat d’exploitation.