à Madrid, le 5 novembre 2013 (Photo : Gérard Julien) |
[18/12/2013 12:24:18] Madrid (AFP) L’Espagne, plombée par un chômage record (26%), doit encore réduire les indemnités de licenciement et mieux aider les demandeurs d’emploi à retrouver un travail, a estimé mercredi l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
La quatrième économie de la zone euro, qui a déjà réduit ces indemnités à travers plusieurs réformes, “a pris des mesures courageuses pour renforcer son marché du travail”, souligne l’OCDE dans un rapport.
Ces réformes “ont aidé à créer des emplois et devraient renforcer encore la compétitivité et l?emploi dans les années à venir”, salue l’organisme, qui applaudit aussi la baisse des salaires qu’elles ont permise: “les coûts de main d??uvre dans le secteur des entreprises ont diminué de 3,2% entre la fin de 2011 et le deuxième trimestre de 2013”.
“Même si cette modération salariale affecte le niveau de vie des travailleurs, on commence à en voir les résultats en termes d’évolution de l’emploi et de postes de travail non détruits”, écrit l’OCDE, alors que ce mécanisme est justement dénoncé par les syndicats.
“60% des travailleurs espagnols n’arrivent pas à 1.000 euros par mois”, expliquait récemment à l’AFP Paloma Lopez, secrétaire à l’emploi du syndicat CCOO, et “les difficultés sont importantes car il faut continuer à rembourser le prêt immobilier” malgré tout.
Selon l’OCDE, “des réformes supplémentaires restent nécessaires”, “ainsi que de nouveaux efforts pour améliorer l’aide aux demandeurs d’emploi, surtout les jeunes”.
Certains chiffres sont inquiétants: le taux de chômage espagnol, à 26,7% en données harmonisées en octobre, est le deuxième plus élevé de tous les pays de l’OCDE (juste derrière la Grèce) et est plus de trois fois supérieur à la moyenne parmi ces pays (7,9%).
Le taux bondit à 54,39% chez les 16-24 ans et désormais les chômeurs de longue durée (un an ou plus sans travail) représentent 50,4% du total, contre 19,1% fin 2007.
Alors que “l’Espagne reste un des pays de l’OCDE avec les indemnités de licenciement les plus généreuses”, il faudrait réduire ces dernières “dans les grandes entreprises, et s’approcher ainsi de la moyenne en OCDE et en Europe”.
L’OCDE appelle également à allonger les périodes d’essai et “améliorer l’efficacité des politiques destinées à promouvoir la réintégration des demandeurs d’emploi dans le marché du travail”.