à Washington le 26 octobre 2013 (Photo : Mandel Ngan) |
[18/12/2013 21:52:19] Washington (AFP) L’agence américaine de renseignements NSA doit réviser en profondeur ses programmes controversés de surveillance, ont estimé des experts mandatés par le président Barack Obama dans un rapport rendu public mercredi.
La NSA, dont l’étendue et le contenu des programmes ont été révélés par l’ancien consultant Edward Snowden, ne doit pas conserver les métadonnées téléphoniques (date de l’appel, lieu etc), telles que celles interceptées dans le cadre du programme Prism, suggèrent notamment les experts qui formulent 46 recommandations.
Le tribunal chargé d’autoriser et de juger ces programmes (Fisa, Foreign Intelligence Surveillance Court) doit aussi être contrôlé, estiment-ils.
La NSA doit aussi mieux coopérer avec les “alliés proches” des Etats-Unis en matière d’espionnage, et les critères présidant à la surveillance de dirigeants étrangers devraient être resserrés, suggère par ailleurs le groupe de travail.
La révélation selon laquelle le téléphone portable de la chancelière allemande Angela Merkel avait été écouté par les services secrets américains avait notamment provoqué une tempête diplomatique.
Washington devrait, avec un “petit groupe d’alliés proches (…), étudier la possibilité de sceller des accords et des ententes concernant les règles de collecte de renseignements sur nos citoyens respectifs”, affirment les experts.
Sans se prononcer sur le fond de ces recommandations, Barack Obama, qui a rencontré les membres du groupe d’experts mercredi matin à la Maison Blanche, a “pris note du fait que le rapport du groupe représente une opinion consensuelle”.
Ce dernier point “est particulièrement important étant donné l’autorité de ses membres en matière d’anti-terrorisme, de renseignement, de supervision, de vie privée et de libertés publiques”, poursuit le président, dont les propos étaient rapportés par l’exécutif.
“Nous ne disons pas que la lutte contre le terrorisme est finie”, a souligné lors d’un point de presse Richard Clarke, ancien conseiller anti-terroriste à la Maison Blanche et membre du groupe d’experts.
Cependant, a-t-il ajouté, “nous pensons que certains mécanismes peuvent être plus transparents et peuvent faire l’objet d’une supervision plus indépendante” afin de “susciter dans la population un sentiment de confiance plus fort que celui qui existe aujourd’hui”.
Dans un communiqué, la Maison Blanche a précisé que le président travaillerait dans les prochaines semaines avec son équipe de sécurité nationale pour étudier le rapport et “déterminer quelles recommandations” doivent être appliquées.