ésident mexicain Enrique Pena Nieto à Panama, le 19 octobre 2013 (Photo : Rodrigo Arangua) |
[20/12/2013 20:02:40] Mexico (AFP) Le président mexicain Enrique Peña Nieto a promulgué vendredi la réforme constitutionnelle qui met fin à 75 ans de monopole de l’Etat sur les ressources énergétiques.
“J’ai promulgué la réforme constitutionnelle en matière énergétique”, a annoncé M. Peña Nieto après avoir paraphé au Palais National (présidence) ce texte qu’il a qualifié de “fondamental pour le futur des Mexicains”.
Le Parlement avait adopté la semaine l’ensemble du texte qui prévoit en particulier l’ouverture de la compagnie pétrolière d’Etat Pemex aux investissements privés.
La réforme énergétique est un élément central du programme de réformes engagé depuis un an par le président mexicain dans les domaines de l’éducation, des télécommunications et de la fiscalité, dans le but de relancer l’économie mexicaine, la seconde d’Amérique latine.
Mais l’ouverture de l’industrie du pétrole et du gaz à des capitaux privés est pour la gauche un sujet ultra-sensible, dans un pays marqué par la nationalisation du pétrole et l’expulsion des compagnies pétrolières étrangères en 1938.
La réforme est le fruit d’un accord entre le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) du président et du Parti action national (PAN, droite).
De son côté, le Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche), troisième force politique du pays a estimé que ce texte entérinait une “privatisation sauvage” du pétrole mexicain.
Le PRI et le PAN assurent que la compagnie pétrolière Pemex, qui fournit le tiers des ressources fiscales de l’Etat, a besoin de compétences extérieures pour faire face à une chute marquée de sa production. Celle-ci est passée de 3,4 millions de barils par jour en 2004 à 2,5 millions actuellement.
Pour ces partis, le Mexique ne dispose pas à lui seul des compétences ou du savoir-faire suffisant pour rechercher de nouvelles sources: eaux profondes, champs pétroliers non conventionnels, gaz de schiste.
Le projet adopté prévoit notamment que Pemex, l’entreprise pétrolière de l?État mexicain, pourra passer des contrats avec des investisseurs privés, nationaux ou étrangers, ou leur accorder des licences d’exploitation ou d’extraction.
Un Fonds mexicain du pétrole sera chargé d’administrer les recettes issues de ces contrats tandis que seront créées deux commissions de régulation, la Commission nationale des hydrocarbures et la Commission régulatrice de l’énergie.
Autre disposition adoptée, la disparition du conseil d’administration de Pemex des cinq représentants du Syndicat des travailleurs du pétrole qui y siégeaient jusqu’à présent.
Cette disposition aboutira à un Conseil d’administration de Pemex restreint, passant de 15 à 10 membres : cinq membre du gouvernement fédéral, dont le ministre de l’Energie disposant d’une voix prépondérante, ainsi que cinq membres “indépendants”.