Grèce : majorité réduite d’une voix suite au vote d’un nouvel impôt foncier

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à Athènes le 7 décembre 2013 (Photo : Louisa Gouliamaki)

[21/12/2013 14:47:49] Athènes (AFP) Le gouvernement grec de coalition a vu sa majorité réduite d’une voix suite au vote au parlement d’un nouvel impôt foncier exigé par les créanciers internationaux du pays.

Le projet de loi, considéré par ses détracteurs comme un coup de grâce à une économie en pleine récession, a été adopté de justesse par 152 des 300 députés du Parlement.

Le député conservateur (MP) et ancien ministre Vyron Polydoras a voté contre le projet de loi et a par conséquent été exclu du groupe parlementaire de son parti. La coalition au pouvoir ne dispose plus que de 153 députés au Parlement.

Le nouvel impôt, qui se substitue aux précédents impôts fonciers, devrait rapporter à l’État 2,65 milliards d’euros, a indiqué le ministre des Finances.

La nouvelle loi prévoit des exemptions et des réductions d’impôts pour les habitants des petites îles et les personnes à faible revenu.

Toutefois les syndicats et les partis de gauche ont dénoncé dans la nouvelle loi une taxation excessive de la propriété immobilière dans un pays qui détient avec plus 70% de personnes détentrices de leur logement le taux le plus élevé de propriétaires fonciers en Europe.

Le principal dirigeant de l’opposition, Alexis Tsipras, a accusé le gouvernement de se livrer à un “braquage” des propriétaires et d’avoir “détruit le rempart” qui protégeait des milliers de familles grecques “du désespoir”.

Vendredi, des centaines de paysans grecs ont manifesté à Athènes contre l’impôt et ont lancé des oranges sur les policiers anti-émeutes postés aux abords du Parlement.

Il déployaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: “Non à la double imposition” et “Pas un euro pour les campagnes”.

La nouvelle loi impose en outre des taxes sur les parcelles agricoles de plus de 1000 mètres carrés.

Auparavant les paysans n’étaient imposés que sur leurs revenus.

La Grèce a d’abord obtenu en 2010 un premier prêt de l’Union européenne, du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque centrale européenne d’un montant de 110 milliards d’euros.

Cette aide s’étant révélée insuffisante, le pays a reçu en 2012 un nouveau prêt de ces institutions d’un montant de 130 milliards d’euros. Elle a d’autre part bénéficié d’annulations de créances de la part du secteur privé d’un montant de 100 milliards d’euros.