Tunisie – Assurances : Cap sur la micro-assurance

assurances-21122013.jpgLes
métiers d’argent empruntent des trajectoires parallèles. A l’instar de la
microfinance qui s’engage sur les sentiers de la micro-assurance.

Marc Nabeth est consultant en assurance et développeur, de métier. A
l’invitation de Colombus consulting, il a présenté son ouvrage “Des hommes et
des risques“. Levée de rideau sur les marchés nouveaux que veut truster
l’assurance, demain.

L’assurance aux “particuliers“

Les assureurs considèrent que les gens aisés sont suffisamment couverts. L’ennui
est que cela fait saturer le portefeuille et le chiffre risque de plafonner. Le
credo en béton des assureurs consiste à dire que l’assurance protège le
patrimoine productif d’un pays. Cela est vrai naturellement des entreprises.

Où faut-il, donc, prospecter de nouvelles pistes d’expansion du business? La
réponse est toute trouvée. La planète compte sept milliards d’individus. Cela
fait un gisement considérable. Il faut dire que sur ce registre précis, des
réalisations importantes ont été faites.

Il faut savoir que la complémentaire santé, retraite et les assurances domicile
sont des polices usuelles. Mais non, il ne s’agit pas, selon Marc Nabeth, de
forer davantage dans ces segments de marché qui ont constitué les trésors de
guerre, baptisés “épargne longue“ des plus grands réseaux d’assurance du monde.
Il faut regarder par-delà les mers. Direction pays émergents, cette fois. Et,
c’est là qu’il faut regarder.

Les révélations du potentiel des pays émergents se sont avérées lors des
cataclysmes naturels. Les tsunamis, les typhons et autres ouragans, en Asie, en
Amérique du Nord et partout dans le monde causent des ravages incalculables. Et
malheureusement, ce sont des phénomènes qui se reproduisent. Désormais, c’est là
que décident d’aller regarder les assureurs.

Micro-assurance, l’alter assurance

Il semblerait qu’après la survenue des catastrophes naturelles, les gens
modestes soient ceux qui déclarent le moins de sinistres. Ce sont, en valeur
relative, les plus touchés. Etant les moins couverts, ce sont les moins
indemnisés.

Qu’est-ce qui pallie aux dégâts? L’Etat quelquefois. Mais c’est la solidarité
familiale qui joue à fond la caisse. Les assureurs y trouvent tous les
ingrédients d’un marché potentiel. Alors, ils se sont attelés à la tâche et
packagé une offre dédiée, en ligne avec les soucis de cette catégorie de
clients.

Il y a d’abord l’ingrédient de base: l’exposition au risque. Et puis, le
patrimoine à couvrir. Il peut être matériel (le logement ou le commerce, ou une
quelconque propriété) qui génère un revenu pour son propriétaire; un patrimoine
physique (la santé qui est exposée aux contrecoups des catastrophes naturelles).
Il ne reste plus qu’à adapter la police en conséquence. Le plus difficile était
dans ce travail d’implémentation. Et cela a déjà commencé un peu partout dans le
monde.

Aux Etats-Unis, bien entendu. Mais également en Amérique du Sud, au Brésil
notamment. Ensuite, dans toute l’Asie médiane, c’est-à-dire hors dragons, comme
en Malaisie où des progrès remarquables ont été réalisés. Et, plus proche de
chez nous, au Maroc, où la micro-assurance fait de grands pas.

Nicolas Nabeth soutient que l’argument majeur en l’occurrence est que les
solidarités sociales sont en train de se disloquer. Par ailleurs, les
prestations publiques restent quasi inexistantes. Du coup, les gens deviennent
plus réceptifs aux arguments des assureurs.

La théorie des petits ruisseaux…

Selon Marc Nabeth, le business de la micro-assurance possède de très grandes
perspectives de croissance. Et ce sont des géants du métier qui s’y intéressent.
Des réseaux, tels AXA, Genarali et Allianz, s’y investissent. C’est l’explosion
de la micro-finance qui les a décidés. On a vu des réseaux de micro-finance
aboutir à des banques de grande taille en Asie. Alors les multi entendent
dupliquer l’expérience.