Sondage International Republican Institute : 79% des Tunisiens pensent qu’on va dans la mauvaise direction

iri-211212012.jpgC’est
la première et l’une des plus importantes révélations du 2ème sondage d’opinion
semestriel (1-12 octobre 2013), au titre de l’année 2013, de l’International
Republican Institute (IRI): 79% des Tunisiens pensent que le pays va dans la
mauvaise direction et 16% dans la bonne, alors que le rapport –tel révélé par le
premier sondage de cette institution- était exactement inverse en mars 2011 (79%
dans la bonne et 7% dans la mauvaise direction).

Une appréciation qui n’étonne guère lorsqu’on constate –deuxième révélation du
sondage- qu’au moment où la classe continue à se déchirer dans le cadre du
Dialogue national, une majorité de tunisiens considère que les problèmes les
plus importants auxquels la Tunisie fait face sont l’économie et la crise
financière (60%), le chômage (59%), la sécurité (46%), et le terrorisme (25%).
Et qui, à leurs yeux, tendent à empirer. En effet, une majorité de Tunisiens
pense que le niveau de vie (57%) et l’économie (52%) se sont dégradés, alors que
près du tiers estiment que la corruption a empiré au sein du gouvernement (36%),
ainsi que l’assainissement/ramassage des ordures (35%) et les services
municipaux (28%).

Un classement qui recoupe celui des questions qui, selon les Tunisiens,
devraient constituer les priorités du gouvernement: emploi (65%), développement
et réformes économiques (50%), sécurité (47%) et niveau de vie (44%).

44% des ménages soutiennent que leur situation financière a un peu (21%) ou
fortement (23%) empiré et près du quart s’attend à ce qu’elle se détériore
encore un petit peu (11%) ou beaucoup plus (12%). Le nombre de Tunisiens
déclarant avoir des problèmes à subvenir aux besoins alimentaires de leurs
familles (29%) est en train de retrouver son niveau de début 2012 (31%) et même
de début 2011 (32%).

Paradoxalement, le degré de satisfaction des Tunisiens de la démocratie augmente
relativement. Si la proportion (43%) de ceux qui sont quelque peut satisfaits
reste stable, et que les plus mécontents passent de 16 à 19%, celle des très
satisfaits progresse légèrement (de 9 à 11%), et de ceux qui ne sont pas très
satisfaits (de 23 à 19%).

44% (contre 46% en juin 2013) pensent toujours que la démocratie est préférable
à tout autre système de gouvernement, alors le pourcentage de Tunisiens
soutenant que dans certaines circonstances un gouvernement non-démocratique peut
être préférable. Et entre une Tunisie «stable et prospère et dirigée par un
gouvernement non-démocratique» et «un gouvernement démocratique menant à une
Tunisie instable et peu sûre», une majorité de Tunisiens (53 contre 55% en juin
2013) continue à préférer ce second scénario.

Près de la moitié (46%) considèrent que l’ANC devrait terminer la rédaction de
la nouvelle Constitution en moins d’un mois, et 12% entre 1 et 3 mois.

Autre résultant important, plus de la moitié (53%) ne sont pas favorables à un
remplacement à la fois de l’ANC et du gouvernement par un gouvernement de
technocrates indépendants, dont 16% préfèrent un changement de gouvernement seul
et 8% l’ANC.

Si le nombre de Tunisiens pas très satisfaits baisse (de 23 à 18%), celui des
«pas satisfaits du tout» progresse notablement (de 40 à 48%), alors que le
nombre des «très satisfaits» retrouve son niveau de juin 2013 (7%).

L’image des politiques auprès des Tunisiens est en train de se dégrader
fortement. 61% (contre 42% en juin) estiment que ceux-ci ne font rien pour
satisfaire les besoins de leurs compatriotes. Alors que baissent les proportions
de ceux estimant que les politiciens en font peu (de 31 à 22%) ou suffisamment
de (20 à 12%). Du coup, le nombre de Tunisiens pensant que les partis politiques
ne sont intéressés que par le pouvoir et les gains personnels progresse de
quatre points (de 57 à 61%).