La Turquie continue de lutter pour défendre sa monnaie

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ère le nouveau symbole de la livre turque, le 1er mars 2012 à Ankara (Photo : Adem Altan)

[24/12/2013 08:54:03] Ankara (AFP) La banque centrale turque s’est dit déterminée mardi à défendre la monnaie nationale fragilisée par un scandale financier sans pareil dans le pays et le resserrement monétaire limité de la Réserve fédérale américaine (Fed).

La monnaie nationale turque s’est échangée mardi matin à 2,097 livres pour un dollar contre 2,091 la veille et à 2,87 livres pour un euro contre 2,85 lundi.

Après la décision de la banque centrale turque d’injecter 250 millions de dollars sur les marchés par adjudication, la monnaie turque est remontée à ses niveaux de lundi face au billet vert, tout comme face à l’euro.

La Turquie est secouée depuis la semaine dernière par un scandale financier de grande ampleur qui menace le gouvernement islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002.

En outre, la Fed a annoncé le 18 décembre sa décision de réduire “modestement” le montant de ses injections mensuelles de liquidités sur les marchés financiers, qui vont passer de 85 à 75 milliards de dollars à partir de janvier.

Depuis, la livre turque a perdu près de 3% face au dollar et 15% depuis le début de l’année.

En une semaine, la banque centrale turque a injecté au total 900 millions de dollars de liquidités, sans cependant avoir un effet durable sur la stabilité de la monnaie nationale.

Le président de l’institution, Erdem Basci, a annoncé mardi sa politique monétaire pour 2014, une année chargée en élections -municipales en mars, et présidentielle en juin.

L’une des décisions concrètes pour lutter contre la volatilité des marchés a été d'”injecter quotidiennement au moins 450 millions de dollars d’ici le 31 décembre”, soit environ 3 milliards de dollars, a-t-il déclaré.

“Pour janvier nous avons aussi prévu d’injecter des liquidités de 3 milliards de dollars avec des adjudications quotidiennes d’au moins 100 millions de dollars”, a-t-il souligné, espérant qu’il n’y aura plus de nécessité de procéder à un resserrement monétaire à partir du mois de février.

Les déclarations de M. Basci ont eu un effet positif sur la monnaie turque qui s’est appréciée face au dollar et l’euro (2,086 TL et 2,850).

“La banque centrale pourrait décider d’augmenter ses taux directeurs qu’elle a maintenu inchangé depuis des mois pour lutter contre la situation actuelle”, avait commenté dans la matinée Gökhan Uskuay, de la société financière Global Menkul.

Sur ce point M. Basci a laissé entendre qu’un changement n’était pas prévu immédiatement.

La Turquie accuse toujours de forts déficits publics et un taux d’inflation à plus de 7% en rythme annuel. La crise dans l’Union européenne, son principal partenaire économique, a aussi eu des impacts sur son bilan.