à un vendeur sur un marché de Pékin (Photo : Liu Jin) |
[24/12/2013 10:36:42] Pékin (AFP) Après plusieurs jours d’envolée des taux, les tensions diminuaient mardi sur le marché interbancaire chinois, rassuré par de nouvelles injections de liquidités de la banque centrale dans le système financier.
Après un brusque coup de fièvre la semaine dernière, puis une nouvelle flambée lundi, les taux interbancaires chinois -auxquels les établissements financiers se prêtent de l’argent entre eux-, se sont repliés mardi en Chine.
Référence du marché, le taux de refinancement à sept jours est tombé à 5,4%, un très fort repli par rapport au niveau de 8,9% auquel il avait terminé lundi. Il avait grimpé lundi jusqu’à 9,8%, un sommet depuis la grave pénurie de liquidités survenue en juin.
Cette brusque baisse des taux témoignait du soulagement des établissements financiers après de nouvelles injections par les autorités monétaires: la banque centrale a en effet repris mardi ses opérations de marché régulières, interrompues depuis trois semaines, apportant 29 milliards de yuans (3,46 milliards d’euros) au système financier.
Soucieuse d’enrayer l’envolée du volume des crédits et de contrer l’essor des créances douteuses, la Banque populaire de Chine (PBOC) avait suspendu début décembre ses opérations de marchés bi-hebdomadaires, diminuant de fait la liquidité disponible sur le marché.
Ce durcissement avait exacerbé la nervosité des établissements financiers, alors que ceux-ci cherchaient à renforcer leurs fonds propres d’ici à la fin de l’année, les rendant de plus en plus réticents à se prêter des fonds entre eux dans un tel environnement -d’où l’envolée des taux.
La PBOC s’était finalement résolue à intervenir en fin de semaine dernière, annonçant vendredi avoir injecté plus de 300 milliards de yuans (36 milliards d’euros) dans le système financier à travers “des opérations de liquidités à court terme (SLO)”.
Introduites en janvier dernier, ces SLO sont menées de façon discrète, sans être rendues publiques, ne concernent que 12 banques jugées cruciales, et sont destinées à compléter les opérations régulières réalisées publiquement deux fois par semaine par la PBOC.
“L’injection de fonds par la PBOC va contribuer à améliorer temporairement les conditions de liquidités, mais je suis encore prudent quant aux perspectives du coût du financement (pour les banques), qui pourrait rester élevé au premier semestre 2014”, a indiqué Sun Zheng, du cabinet Dongxing Securities Investment, cité par Dow Jones Newswires.
Selon les experts, la PBOC ne devrait en effet pas rouvrir trop largement les vannes aux liquidités car elle désire continuer à contrôler le vif envol du volume des crédits, alimenté par l’accès des banques à des liquidités à moindre coût sur le marché interbancaire.
Mais pour autant l’institution devrait éviter toute répétition de la sévère crise de juin.
L’intransigeance de Pékin -qui souhaitait endiguer la spéculation et assainir le secteur financier- avait alors provoqué un asséchement des liquidités disponibles et une flambée des taux interbancaires menaçant le financement de l’économie réelle.