Le logo de Toshiba |
[26/12/2013 11:40:35] Tokyo (AFP) Toshiba prévoit de prendre la majorité de la coentreprise nucléaire britannique NuGeneration, actuellement possédée à égalité par l’espagnol Iberdrola et le français GDF Suez, a annoncé jeudi le PDG du conglomérat japonais.
“Nous voulons prendre la majorité des parts dans NuGen”, a déclaré Hisao Tanaka à un groupe de journalistes.
Le géant énergétique espagnol Iberdrola a annoncé lundi qu’il allait vendre à Toshiba les 50% qu’il possède dans NuGeneration, qui projette de construire une centrale nucléaire d’une capacité totale de 3,6 Gigawatts dans le Comté de Cumbria (nord-ouest de l’Angleterre).
Iberdrola a évoqué une somme de 85 millions de livres (102 millions d’euros) pour cette vente.
Jeudi, M. Tanaka a toutefois précisé que Toshiba continuait de négocier les détails du rachat, non seulement avec Iberdrola mais aussi avec le groupe énergétique français GDF Suez et les autorités britanniques. Il a souligné que ces discussions ne pourraient être conclues avant le mois de janvier.
“Nous n’allons pas prendre 100%. Nous voudrions que GDF Suez reste en tant qu’opérateur” de la future centrale, sans détailler la part que le groupe français pourrait garder au sein des 50% qu’il possède dans NuGen.
GDF Suez n’a souhaité faire aucun commentaire à ce sujet.
La centrale pourrait entrer en exploitation en 2023. Toshiba voudrait installer trois exemplaires du réacteur AP1000 de sa filiale américaine Westinghouse. Le géant nippon estime que l’ensemble du chantier coûtera aux alentour de 1.500 milliards de yens (10,5 milliards d’euros).
Le groupe nucléaire Areva est aussi sur les rangs pour équiper cette centrale avec deux réacteurs EPR, mais le rachat de NuGen par Toshiba risquerait de porter un rude coup à cette ambition.
Toshiba cherche des débouchés à l’étranger pour sa filière nucléaire, particulièrement depuis l’accident de Fukushima dans le nord-est du Japon en mars 2011, qui rend difficilement imaginable la construction de nouveaux réacteurs dans l’archipel pour un moment.
Toujours au Royaume-Uni, son compatriote Hitachi a racheté la société Horizon Nuclear Power qui veut construire deux nouvelles centrales disposant chacune de deux ou trois réacteurs ABWR de General Electric-Hitachi ou Toshiba.
Le Royaume-Uni est l’un des rares pays à s’être engagé fermement en faveur de l’atome après l’accident de Fukushima. Il compte sur les investissements étrangers pour renouveler son parc nucléaire vieillissant.
En octobre, EDF a obtenu l’accord de Londres pour construire deux EPR et ambitionne d’en construire deux autres ultérieurement.
Au total, les groupes énergétiques, tous étrangers, veulent construire au moins 10 réacteurs répartis dans cinq centrales dans ce pays.