Tout le monde sait que le secteur du tourisme tunisien souffre depuis des années d’un lourd endettement causé aussi bien par un environnement international difficile que par un contexte socio-économique national qui lui fait subir un véritable désastre financier.
Ce secteur, qui jugule 62,5% de déficit commercial et réalise une grande part des investissements de l’infrastructure exportatrice, fait face à un danger grave et imminent pour sa pérennité. Malheureusement, il semble que ce danger ait été très sous-estimé par les autorités de tutelle.
Résultat : plus de 300 hôtels sont actuellement en cessation de paiement de leurs dettes. A cet égard, le gouvernement aurait conclu un accord avec la Banque Mondiale pour acheter ces hôtels à hauteur de 25% de la valeur réelle de leurs dettes pour pouvoir par la suite les vendre afin de préserver des milliers de postes d’emploi.
Bon ça fait que commencer bien sûr puisque la majorité des hôteliers qui ont été financés par des établissements de crédit de la place, notamment les banques publiques, endurent des dégâts hypothétiques et ce, vu que les crédits ont été octroyés à des taux fixes élevés hors marge et les intérêts sont déduits de façon anticipée lors du versement des crédits, outre les intérêts et les pénalités de retard qui sont encaissés au préalable en cas de retard du remboursement, nous a fait savoir un expert-comptable.
Du côté des établissements de crédits, les dettes échues impayées sont largement provisionnées en raison du patrimoine hypothécaire et commercial immense dont ils disposent. A titre d’exemple, le tableau des engagements de la Société Tunisienne de Banque (société mère) comporte à fin décembre 2012 des garanties réelles pour 303 millions de dinars considérées par la banque pour l’estimation des provisions relatives à des actifs compromis (créances classées 4 et 5) et principalement relatives au secteur touristique et qui remontent à l’exercice 2006 et antérieurs.
Devant ce constat, on pose pour la énième fois la question sur les programmes et les solutions qu’il faut trouver pour sauver le secteur, et l’investissement qui a été fait depuis des décennies est-il une perte sans retour ?