Etats-Unis : les achats de Noël en ligne s’envolent, les livraisons patinent

f3342ce4d13176a43fea7f2ae15c5fe2871b1dc7.jpg
à Washington DC. (Photo : Karen Bleier)

[27/12/2013 06:35:23] New York (AFP) Les consommateurs ont plébiscité les achats de Noël sur internet cette année, permettant au distributeur en ligne Amazon de se féliciter jeudi d’une saison “record” mais compliquant la tâche des sociétés d’expédition, critiquées aux Etats-Unis pour leurs retards de livraison.

“L’ensemble de la saison des fêtes 2013 a été la meilleure de l’histoire d’Amazon”, a annoncé le géant américain du commerce en ligne.

Il n’a pas fourni de chiffres globaux, mais a indiqué avoir enregistré plus de 36,8 millions de commandes au niveau mondial le 2 décembre lors du “Cyber Monday”. Cette journée suivant la fête américaine de Thanksgiving est traditionnellement la meilleure de l’année pour le commerce en ligne.

Le cabinet ComScore a chiffré jeudi à 42,8 millions de dollars le montant total des achats réalisés sur un ordinateur aux Etats-Unis, entre le 1er novembre et le 22 décembre.

C’est une progression de 10% comparé à 2012, qui a profité notamment aux consoles de jeux vidéo, aux vêtements, aux smartphones et aux tablettes.

Les estimations de ComScore ne tiennent toutefois pas compte des achats effectués sur téléphones mobiles, utilisés selon Amazon par environ la moitié de ses clients. “Le trafic mobile a été le plus élevé jamais vu au cours de cette saison des fêtes”, a confirmé la filiale de marketing d’IBM, IBM Digital Analytics Benchmark, estimant les ventes mobiles à 29% du total des achats en ligne.

Amazon semble avoir profité plus que ses concurrents de la montée des ventes en ligne. Selon le site spécialisé ChannelAdvisor, le groupe a vu ses ventes entre Thanksgiving et le 22 décembre progresser de 25,2% comparé à 2012, quand eBay n’enregistrait que 9,6% de progression.

Les sociétés d’expédition prises de court

Amazon a aussi annoncé jeudi avoir gagné, pendant la troisième semaine de décembre, plus d’un million d’abonnés dans le monde pour son service “Prime”, qui combine une expédition gratuite en deux jours et l’accès à des contenus numériques en ligne (films, séries, livres…).

Il a toutefois “limité les nouveaux abonnements durant les périodes de pointe, afin de garantir que le service à ses abonnés existants ne soit pas affecté”.

867a66656f705411020581da0749311d59cc9c95.jpg
édition trient des colis prêts à la livraison, à Doral, en Floride (Photo : Joe Raedle)

Le volume de paquets à acheminer semble en effet avoir pris de court les services de messagerie, qui se préparent pourtant tous les ans à un pic d’activité en renforçant leurs capacités et ont été critiqués pour leur incapacité à livrer certains cadeaux à temps pour Noël.

Amazon les a implicitement rendu responsables des retards: une porte-parole, Mary Osaka, a assuré à l’AFP que les centres d’expédition du distributeur avaient “remis les commandes des clients aux sociétés de transport à temps pour une livraison pour les fêtes”.

Une porte-parole d’UPS, Natalie Black, a reconnu que les prévisions sur le nombre de paquets à transporter s’étaient avérées trop basses. “Le volume a dépassé la capacité de notre réseau aérien” et “certains paquets qui devaient être livrés pour la veille de Noël ont été retardés”, a-t-elle indiqué.

Le concurrent Federal Express a également évoqué “une forte augmentation des volumes durant cette saison des fêtes”, assurant cependant dans un courriel avoir enregistré “des perturbations minimales”.

Pour Mme Black, la hausse des commandes en ligne de dernière minute s’est ajoutée à des conditions météo difficiles avant Noël et à une période d’achats de Noël plus condensée que d’ordinaire car Thanksgiving, qui en donne le coup d’envoi, tombait tard cette année. “Ce sont les conditions pour créer la tempête parfaite”, a-t-elle commenté.

Les distributeurs “poussent le bouchon” trop loin en acceptant des commandes en ligne de plus en plus tard, et cela ajouté au taux de croissance actuel, “on est condamné à avoir ce type de problèmes”, juge Chris Christopher, analyste chez IHS Global Insight.

Pour lui, cela ne devrait pas ralentir la croissance du commerce en ligne mais servir de leçon aux distributeurs. “Ils auront probablement de meilleures capacités l’an prochain et essayeront de trouver des mécanismes pour que cela n’arrive plus”.