Mohamed Zarrouk, vice-président de l’Organisation de la défense du consommateur (ODC), a déclaré, vendredi à Tunis, que l’organisation va demander au prochain gouvernement de présenter un budget complémentaire pour l’exercice 2014.
Il a critiqué, lors d’une conférence de presse, la loi de finances 2014 qui fait l’objet, actuellement, d’un débat à l’Assemblée nationale constituante (ANC), précisant que cette loi n’a pas prévu de mesures parallèles protégeant les classes sociales pauvre et moyenne. “Cette loi ne contient aucune disposition tenant compte de la situation économique et sociale dégradée du consommateur tunisien et d’une large tranche de la société tunisienne, telles que les classes vulnérable et moyenne”, a-t-il relevé.
Dans ce contexte, Zarrouk a fait savoir que deux millions de tunisiens vivent sous le seuil de la pauvreté. Et d’ajouter que la classe moyenne, considérée comme le moteur de croissance en Tunisie, a perdu après la révolution 20% de son pouvoir d’achat, suite à l’accroissement du taux d’inflation (5,8%).
Pour Zarrouk, une révision à la baisse de 22% de l’enveloppe budgétaire, consacrée à la compensation, laquelle s’est établie à 4,1 milliards de dinars en 2014 contre 5,5 milliards de dinars en 2013, ne fait qu’aggraver la situation financière du consommateur tunisien, et que l’ODC adhère à la stratégie de la révision progressive du système de la compensation, celle-ci ne devant, toutefois, pas dépasser les 10% annuellement.
Intervenant sur l’amendement de la loi de la concurrence et des prix, Akrem El Barouni, avocat et membre du bureau national chargé des affaires juridiques à l’ODC, a relevé que l’organisation demande d’apporter des amendements à cette loi qui a été déjà présentée à l’ANC depuis le 29 juillet 2013.
Parmi ces amendements, El barouni a évoqué le renouvellement des systèmes de sanctions économiques contre les spéculateurs et les commerçants illégaux, à travers la prolongation de la durée d’emprisonnement et l’augmentation du montant de l’amende. Il s’agit, également, de renforcer les prérogatives des agents du contrôle économique victimes, après la révolution, de plusieurs agressions tant verbales que physiques.
L’orateur a, en outre, réclamé une représentation de l’ODC au sein du conseil de la concurrence, davantage d’explications concernant les infractions relatives aux produits de base, le renforcement de la protection du consommateur et la révision des mesures de conciliation entre les contrevenants et l’administration.
Toujours au sujet de la loi de la concurrence et des prix, Lotfi Khaldi, président de l’ODC, a appelé le ministère du commerce et de l’artisanat, en plus de l’application de la loi, à prendre d’autres mesures annexes. Il a ainsi préconisé de constituer plus de stocks régulateurs au vu d’un marché caractérisé par l’anarchie et où la loi demeure non appliquée par les commerçants.