ût 2013 à Madrid (Photo : Dani Pozo) |
[30/12/2013 13:05:32] Madrid (AFP) Le gouvernement espagnol réfléchit à une solution pour venir en aide aux autoroutes du pays en difficultés financières, alors que le trafic a chuté avec la crise, a indiqué lundi la ministre des Transports Ana Pastor.
“Actuellement il y a dix autoroutes qui ont des problèmes parce que le trafic a chuté de manière très brutale et les coûts des expropriations des terrains ont fait grimper les frais”, a-t-elle expliqué dans un entretien au journal El Pais.
Selon le quotidien, huit autoroutes espagnoles sont en redressement judiciaire, cumulant une dette de plus de 3,6 milliards d’euros, tandis que le trafic, sur les autoroutes à péage, atteint une moyenne de 16.000 usagers par jour, soit 3,6% de moins qu’il y a un an et un niveau similaire à celui de la fin des années 1990.
“Le gouvernement travaille sur plusieurs alternatives pour trouver une solution à ce problème”, a indiqué la ministre: “l’une d’elles est de créer une entreprise publique, avec les décotes correspondantes” pour les promoteurs de ces infrastructures et les banques créancières, l’autre option étant de “changer la Loi de contrats de l’Etat, pour modifier le modèle de concession” pour les autoroutes.
“Les deux options sont ouvertes, mais quelle que soit la décision que nous prenons, elle n’aura aucun impact sur le porte-monnaie des Espagnols, ni sur le déficit public”, a assuré Ana Pastor, alors que le pays poursuit son effort pour assainir les finances publiques.
Les écologistes et de nombreux économistes dénoncent la bulle des infrastructures créée en Espagne à la faveur de la bulle immobilière, qui a porté sa croissance jusqu’à son éclatement en 2008: le pays est ainsi le leader européen en kilomètres d’autoroutes et en nombre d’aéroports commerciaux à vocation internationale, mais aussi le numéro deux mondial en kilomètres de lignes ferroviaires à grande vitesse, derrière la Chine.
Parallèlement, après avoir été frappé par deux récessions en cinq ans, il affiche l’un des taux de chômage les plus élevés du monde industrialisé, à près de 26%.