“Echec et mat!“. C’est ainsi qu’on pourrait qualifier la politique occidentale en général, et américaine en particulier du monde musulman en général et arabe en particulier.
En effet, depuis quelques années, les Occidentaux ont cru possible l’instauration d’un «islam politique modéré» dans certains pays musulmans. Le premier pays musulman à l’avoir essayé, c’est la Turquie. Puis, avec le Printemps arabe –initié par les Tunisiens-, des gouvernements islamistes ont vu le jour au Maroc (le PJD) et en Egypte (les Frères musulmans).
Pour leur part, les Tunisiens, à travers les élections pour la Constituante, ont donné la victoire du parti Ennahdha à l’Assemblée nationale constituante –qui a pour référentiel l’AKP, le parti d’Erdogan.
Au fil des ans, force est de constater que le trio “politique-religion-argent“ fait vraiment mauvais ménage. Ainsi, depuis deux ans, le Turc Erdogan et son parti AKP font face à de vives contestations populaires, à cause des décisions politiques inadmissibles pour la population. Et ce n’est certainement pas fini, car maintenant c’est la corruption qui secoue l’AKP et son gouvernement, avec la démission –au moment où nous publions cet article- de trois ministres importants, ce qui a poussé Erdogan à changer son gouvernement. Bien entendu, avant de le faire, il est monté au créneau pour crier et dénoncer ce qu’il a appelé un “complot“ fomenté par les Occidentaux contre la Turquie. Un non-sens, puisque les ministres mis en accusation ont reconnu les faits qui leur sont reprochés.
En Egypte, tout le monde sait ce qui est advenu du gouvernement du parti des Frères musulmans, dirigé par Morsi : ce dernier a été destitué le 3 juillet dernier par l’armée, à peine un an après avoir été élu.
Au Maroc, le gouvernement PJD, dirigé par Benkirane, ne se porte pas mieux; on est déjà à “Benkirane II“. Cependant, dans ce cas précis, il ne s’agit pas de corruption ni d’une volonté d’imposer un nouveau mode de vie aux Marocains, mais pour «mauvais» rendement politique et surtout économique.
Concernant la Tunisie, l’expérience d’Ennahdha au pouvoir durant cette période de transition (depuis octobre 2011) a montré qu’on ne peut pas s’improviser “bon Premier ministre“ ou “bon ministre“. Deux Premiers ministres et deux gouvernements, avec pratiquement les mêmes résultats: économie en berne, insécurité, assassinats, une administration pléthorique et inefficace… Sans oublier que l’objectif des élections du 23 octobre 2011 n’a toujours pas été atteint, à savoir la rédaction de la nouvelle Constitution.
Aujourd’hui, nous entamons ce qu’on pourrait qualifier la “3ème phase de la transition tunisienne“ –dans l’espoir qu’elle sera la dernière.
Conclusion: ces quatre exemples montrent que politique, religion et argent sont difficilement conciliables.C’est même un mariage incestueux! C’est même une liaison dangereuse. Une donnée que les Américains sont en train d’apprendre à leurs dépens, eux qui avaient misé sur l’islam politique. Du reste, tous ces pays sont gagnés par les maux des anciens régimes qu’ils ont remplacés, à savoir corruption et absence de démocratie. Certains vont même jusqu’à appeler au retour des anciens régimes. C’est dire à quel point les populations sont déçues des nouveaux régimes.
Au final, tout le monde doit convenir que ce qui compte le plus ce sont les valeurs universelles de la démocratie, le reste n’est que poudre aux yeux!.