Pour le mouvement Ennahdha, le Fonds Al-Karama (de la dignité) est “un compte spécial auquel le budget de l’Etat 2014 n’affecter aucun millime, mais que ses financements proviendront d’associations, d’organisations et de particuliers désireux de soutenir le processus de la justice transitionnelle.
Ennahdha réagissait à la controverse au sujet de la création de ce fonds, décidée dimanche par l’Assemblée nationale constituante.
Le mouvement Ennahdha, principale composante de la coalition tripartite au pouvoir, souligne, dans une déclaration rendue publique mardi, que la mention faite de la création du fonds en question représente “un simple acte de procédure, sans rapport aucun avec le financement, l’article 19 du budget de l’Etat disposant que l’ouverture de comptes spéciaux du Trésor doit se faire dans le cadre de la Loi des finances”. “Le premier décret-loi à être promulgué après la révolution fut le décret-loi sur l’amnistie générale, destiné à rétablir dans leurs droits des milliers d’opprimés issus de toutes les familles politiques. Bien qu’exigence de la révolution, le texte n’a pas encore été pleinement appliqué à ce jour”, ajoute la déclaration.
Ennahdha relève par ailleurs des réactions politiques et médiatiques “susceptibles de dénaturer cette décision et d’induire l’opinion publique en erreur” parce que donnant à penser à “un pillage des deniers publics” et une “mentalité de butin” à la suite de la décision de l’Assemblée constituante portant ouverture d’un compte spécial du Trésor sous l’appellation de “Fonds de la dignité et pour la réhabilitation des victimes de l’arbitraire”.
“Chercher à induire l’opinion publique en erreur au préjudice de milliers de militants opprimés de longues années durant et dont un grand nombre continuent d’être privés des attributs les plus élémentaires d’une vie décente est un affront à ces militants, voire à la révolution qui avait été faite principalement pour que les Tunisiens recouvrent leur dignité”, souligne encore Ennahdha dans sa déclaration.
Le mouvement rappelle par ailleurs que “la loi sur la justice transitionnelle adoptée récemment avait recommandé la mise en place du Fonds Al-Karama” et que “les modalités de financement de ce fonds reviennent au ministre des Finances”.
L’adoption de la création de ce fonds par l’Assemblée nationale constituante, à une heure très tardive au cours de la nuit du dimanche au lundi, dans le cadre de la discussion de la Loi des finances avait suscité une vaste controverse dans les milieux politiques et économiques. La proposition d’un député d’Ennahdha en faveur de la création de ce fonds avait été votée à une majorité de 87 voix, avec 13 voix contre et 19 abstentions.
L’opposition s’était signalée par une très faible présence au moment du vote.