Selon Mohamed Mezghanni, conseiller auprès de l’Association internationale du transport public (UITP): «la pression de plus en plus forte des exigences environnementales, la dégradation des conditions de circulation automobile, le déclin des réserves pétrolière et l’augmentation des prix des carburants favorisent l’émergence de solutions de transport nécessitant moins d’espace, moins gourmands en énergie et moins émetteurs de gaz à effet de serre».
C’est ce qui explique, en partie, que l’UITP ait publié un Focus Paper appelant au développement de la mobilité combinée regroupant autour du transport public d’autres modes tels que l’auto-partage, le taxi et le vélo. Malheureusement, en Tunisie, nous sommes en situation de blocage pour ce qui est d’apporter des solutions à un secteur en crise et en décadence. C’est ce qui explique qu’aujourd’hui les acteurs du transport privé individuel (taxis individuels et collectifs ou touristiques, louages, transport interurbain) appellent à la révision de nombre de lois et de mesures et brandissent la menace d’une grève ouverte à partir du mardi 7 janvier.
Parmi leurs revendications placées en tête de liste, celles de l’exonération des taxis individuels de la taxe annuelle supplémentaire sur les véhicules usant le gaz liquide. Ils ont également appelé au gel de l’augmentation des prix des carburants, à la révision des prix des voitures et des montants des assurances ainsi qu’à la participation des gens de la profession dans le choix des véhicules adaptés à chaque activité et au gel de l’octroi des licences pour l’exercice dans le secteur du transport privé.
Rappelons à ce propos que Abdelkrim Harouni, ministre du Transport, très engagé et politiquement «incorrect», ne s’est pas privé d’ouvrir la porte grande ouverte à l’octroi des permis de place. A qui s’il vous plaît?
Avant lui, pour calmer les mouvements de protestation de l’après-14 janvier, on avait déjà commencé par accorder des permis de place à des jeunes qui ne connaissaient même pas les noms des rues et qui vous demandaient à chaque fois de leur indiquer l’adresse à laquelle vous vous rendez…
Les revendications de la Fédération du transport ne s’arrêtent pas à celles citées plus haut, elles concerneraient également l’unification des taxes, le maintien du régime forfaitaire, la fixation de la limite d’âge de départ à la retraite et la possibilité de profiter de l’exonération d’impôts lors de l’acquisition de voitures commerciales à usage collectif ou interurbain.
Concernant les auto-écoles, les principales problématiques se rapportent à l’usage du gaz liquide et ce qui s’en suit comme exonération d’impôts supplémentaires ainsi que de la taxe sur la valeur ajoutée et sur la circulation comme d’usage dans le secteur public.
Le fait est que tous ces problèmes qui n’ont pas été résolus par un gouvernement partant, et dont certains auraient même été causés par lui, vont soumettre le nouveau gouvernement à de grandes pressions.
Les membres de la Fédération nationale du transport pourraient peut-être proposer des solutions réalistes lors de la conférence de presse qu’ils organisent ce vendredi 3 janvier 2014 au siège de l’UTICA.