Le
secrétaire d’Etat chargé de l’Energie et des Mines, Nidhal Ouerfelli, a
minimisé, vendredi 3 janvier, l’impact attendu de la libéralisation des prix du
ciment gris, s’attendant, au contraire, à une baisse des prix grâce à la
concurrence qui s’accentuera du fait de la libéralisation.
En marge d’un séminaire sur “le nouveau projet de production de l’électricité à
partir des énergies renouvelables”, tenu au siège de la Société tunisienne de
l’électricité et du gaz (STEG), M. Ouerfelli a indiqué que la hausse des prix ne
sera pas importante; il pense même qu’il y aura une baisse des prix étant donné
que la libéralisation va contribuer à développer la concurrence entre les
cimenteries dans le cadre de «transactions transparentes».
Les citoyens et les promoteurs immobiliers ont exprimé des appréhensions quant à
une possible hausse des prix des matériaux de construction à l’instar des
briques et de la céramique et, partant, l’augmentation des prix des biens
immobiliers, notamment après l’entrée en vigueur, à partir du 1er janvier 2014,
de la décision de libéralisation des prix du ciment et de la chaux artificielle.
Ouerfelli a souligné que l’Etat demeure le seul régulateur des prix du ciment et
qu’il interviendra en cas de monopoles ou de perturbations du rythme
d’approvisionnement du marché.
Il a fait savoir que l’autorisation octroyée par l’Etat à certaines entreprises
d’exporter du ciment figure parmi les instruments de régulation de l’offre et de
la demande du marché, relevant que les usines relevant de l’Etat (Carthage
Cement et la cimenterie de Bizerte) devront assurer une production annuelle de
l’ordre de 4,5 millions de tonnes.
En outre, le secrétaire d’Etat a souligné qu’un accord a été conclu entre le
ministère de l’Industrie et la profession, en vertu duquel les sept usines de
production du ciment gris sont appelées à informer, chaque semaine, le ministère
de l’Industrie, de leur stock disponible à des fins de contrôle et d’injection
de l’excédent de production en cas de déséquilibre entre l’offre et la demande.
Il a ajouté que la moitié de la consommation du marché tunisien est assurée par
les cimenteries publiques, niant, toutefois, l’existence de monopoles ou de
spéculations.
Pour rappel, il a été décidé de lever progressivement et en deux fois la
subvention de l’électricité et du gaz dont bénéficient les 7 sociétés
productrices du ciment gris, et ce à partir de janvier 2014, à hauteur de 50%.
La levée définitive aura lieu en juin 2014 (50% restants), et ce tout en
libéralisant les prix du ciment gris en Tunisie.
La valeur de la subvention en matière d’électricité et de gaz, accordée par
l’Etat, aux cimenteries a atteint environ 270 millions de dinars en 2013.
Ouerfelli a expliqué la démarche de libéralisation des prix par un excédent
important en ciment gris observé sur le marché tunisien en raison d’une capacité
de production évaluée, jusqu’à la fin de l’année 2013, à environ 10,5 millions
tonnes. Ce volume de production résulte de l’entrée en production de la société
Carthage Cement (2,5 millions tonnes), outre l’extension de la cimenterie de
Bizerte. Ceci permettra de produire 500 mille tonnes supplémentaires pour
atteindre une production de 13,5 millions de tonnes, en 2014, a précisé
Ouerfelli.
Selon le responsable, le prix réel d’un sac de ciment gris s’élève à 5 dinars
800 millimes, sauf que le citoyen tunisien ne l’achète pas à ce prix, car les
prix pratiqués sur le marché oscillent entre 7 et 8 dinars. Ce prix grimpe pour
osciller entre 10 et 11 dinars lors des périodes de forte demande.