Jusqu’ici totalement absent du tableau des 80 présidentiables (malgré son appartenance au gouvernement d’Ali Laarayedh depuis mars 2013) –c’est-à-dire considérés comme tels par les Tunisiens- concocté par le cabinet 3C Etudes, dirigé par Hichem Guerfali, Mehdi Jomaa y fait «une entrée fracassante», quelques semaines après avoir été adoubé comme chef du futur gouvernement.
En effet, la 24ème –et dernière- édition du baromètre politique de 3C Etudes crédite le ministre de l’Industrie de 2,1% des voix lors d’une élection présidentielle qui se tiendrait aujourd’hui. M. Jomaa arrive en cinquième position derrière respectivement Béji Caïd Essebsi, Kais Saïed, Moncef Marzouki, et Hamadi Jebali, et devant Kamel Morjane et Ali Laarayedh.
Le président de Nidaa Tounes se maintient en première position mais continue à perdre des voix (11,2% contre 11,9% le mois précédent). Kaïs Saïed régresse lui aussi légèrement (4,6% contre 4,9%). Le président Moncef Marzouki figure toujours à la troisième position mais continue à plonger dans les profondeurs du classement (3,2% contre 4%). Ce dont le directeur de 3C Etudes conclut que «la publication du Livre Noir n’a pas forcément été favorable» à l’actuel locataire du Palais de Carthage. Hamadi Jebali poursuit lui aussi sa tendance baissière (de 3,6 à 2,6%). Kamel Morjane, président du parti Al Moubadara ne bouge pas d’un iota (1,7% comme en novembre 2013).
Last but not least, le chef du gouvernement –a priori sortant dans les prochains jours, conformément à la Feuille de route élaborée par le Dialogue national pour sortir le pays de la crise dans laquelle il se débat depuis l’assassinat de Mohamed Brahmi, le 25 juillet 2013- fait un spectaculaire bond en avant en passant de 0,5% à 1,7%, à parts égales avec M. Morjane.
En cas d’élections législatives, Ennahdha ferait mieux –beaucoup mieux- que son secrétaire général. En effet, non seulement le parti islamiste se maintient à la première position mais creuse l’écart avec son premier concurrent, qui se monte désormais à plus de quatre points. En effet, alors qu’Ennahdha progresse de 0,2 point à 31,6% (contre 31,4% en novembre 2013), Nidaa Tounes tombe de 29,1 à 27,2% -soit un écart de 4,4% entre les deux formations.
Alors que son porte-parole ne figure pas dans le Top 7 des présidentiables, le Front populaire connaît une relative importante baisse (de 10,6 à 10%). Mais s’il continue à être très distancé par les deux plus importantes formations du pays, ce front demeure largement devant les quatre autres partis du Top 7 : le Parti républicain qui regagne du terrain (3,8% contre 2,1%), Al Moubadara en recul (de 3,8% à 3,2%), l’Union Patriotique Libre en légère progression (de 2,1% à 2,2%), et Tayar Al Mahaba qui s’effondre (de 3,5% à 2,2%).
En milieu de tableau, la concurrence se durcit entre une multitude de formations politiques se tenant dans un mouchoir de poche, autour de 1%, comme Afek Tounes, le Front destourien, l’Alliance démocratique, Al Massar –qui se placent légèrement en dessus de cette barre.