Zone euro : la baisse de l’inflation ravive les craintes de déflation

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é à Toulouse (Photo : Remy Gabalda)

[07/01/2014 13:41:18] Bruxelles (AFP) L’inflation a ralenti à nouveau en décembre dans la zone euro, à 0,8%, un chiffre qui ravive les craintes de déflation dans l’union monétaire et accentue la pression sur la Banque centrale européenne pour qu’elle prenne des mesures de relance de l’économie.

Après avoir atteint son plus bas niveau en près de quatre ans en octobre, à 0,7%, l’inflation avait un peu accéléré en novembre à 0,9%. Mais les chiffres provisoires publiés mardi par l’office européen de statistiques Eurostat laissent penser que ce n’était qu’un feu de paille.

Le taux de décembre, s’il se confirme, restera donc très inférieur à l’objectif fixé par la Banque centrale européenne, qui a pour mandat de maintenir l’inflation proche mais en dessous du seuil de 2% à moyen terme. A titre de comparaison, en décembre 2012, le taux d’inflation était de 2,2%.

Ce sont les composantes de l’inflation qui inquiètent les analystes: en décembre, c’est le secteur “alimentation, boissons alcoolisées et tabac” qui devrait connaître le taux annuel le plus élevé en décembre, à 1,8% contre 1,6% en novembre. Or avec l’énergie (stable après une forte baisse de 1,1% le mois précédent), ce sont les deux secteurs les plus volatils de l’indice.

Si on ne les prend pas en compte, alors l’inflation n’est que de 0,7% dans la zone euro en décembre, “un nouveau record à la baisse”, souligne Ben May, de Capital Economics.

Ce chiffre “met clairement en relief les risques de déflation au sein de la zone euro”, avertit Peter Vanden Houte, de la banque ING. La déflation, spirale néfaste de baisse des prix et des salaires, se traduit par une paralysie de l’activité économique.

Ben May craint lui aussi “un épisode de déflation”, car “il y a peu de signes laissant augurer un inversement de la tendance récente”. “Même si le chiffre de 0,7% en octobre pourrait bien constituer un plancher, les prix à la consommation dans la zone euro sont peu susceptibles de repartir nettement à la hausse dans un avenir proche”, approuve Howard Archer, d’IHS Global Insight.

Pression sur la BCE

Une situation qui “accroît la pression sur la Banque centrale européenne pour qu’elle agisse afin de soutenir l’économie”, souligne Ben May.

L’institution de Francfort avait revu à la baisse début décembre ses prévisions d’inflation pour 2013 et 2014, et son président Mario Draghi avait pronostiqué “une période prolongée de basse inflation”, ce qui ne l’avait pas empêché de revoir légèrement à la hausse les perspectives de c

roissance de la zone euro.

Le week-end dernier encore, M. Draghi a déclaré qu’il ne voyait “pas de nécessité d’agir” sur les taux d’intérêt, déjà à un niveau historiquement très bas: la BCE a ramené son principal taux directeur de 0,50% à 0,25% en novembre.

Les analystes s’accordent à dire que lors de sa prochaine réunion jeudi, la banque centrale devrait maintenir le statu quo. Mais elle ne restera sans doute pas inactive au cours des prochains mois, selon Ben May.

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inflation dans la zone euro

Car même si la banque centrale est “ferme dans son affirmation que l’inflation dans la zone euro ne constitue pas un risque sérieux, elle ne sera sans doute pas à l’aise avec ce nouveau recul”, juge Howard Archer. Il s’attend à ce que la BCE choisisse dans les prochains mois de mettre en oeuvre un nouveau prêt à long terme aux banques, comme en 2011 et 2012, et juge qu’il n’est “pas inconcevable” qu’elle ramène son principal taux directeur à 0,1% ou même 0,0% dans le courant de 2014.

Quant à Peter Vanden Houte, il juge même qu’un “changement de taux de change inattendu, comme le passage de l’euro au-dessus du seuil de 1,40 dollar (contre un peu plus de 1,36 actuellement, ndlr), qui exacerberait la pression à la baisse sur l’inflation, pourrait être le déclencheur pour faire passer les taux d’intérêt en territoire négatif”.