ésident de la Commission européenne et Herman Van Rompuy, président du Conseil européen le 24 octobre 2013 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet) |
[08/01/2014 07:39:28] Bruxelles (AFP) L’ensemble des institutions européennes, Parlement, Commission et Conseil, vont changer de dirigeants d’ici la fin de l’année et, en coulisses, les grandes man?uvres ont déjà commencé.
Le conservateur portugais, José Manuel Barroso, président contesté de la Commission européenne depuis 2004, abandonnera son fauteuil de chef de l’exécutif européen le 31 octobre.
éenne (Photo : Alain Jocard) |
Mais il ne sera pas le seul à quitter le navire amiral européen. Toute la Commission européenne est appelée à changer. Parmi les 27 nouveaux commissaires, il faudra trouver un ou une successeur à l’actuel chef de la diplomatie européenne, la Britannique Catherine Ashton.
Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE vont devoir également se mettre d’accord, à l’unanimité, pour trouver un successeur au président du Conseil européen, le Belge Herman Van Rompuy, qui achève son second mandat le 30 novembre.
Les 751 députés européens qui seront élus du 22 au 25 mai par les citoyens de l’UE devront par ailleurs élire lors de leur première session, en juillet, le président du Parlement européen.
Sans attendre ces échéances, les tractations ont déjà commencé entre les grandes formations politiques pan-européennes dans une sorte de grand marchandage feutré.
Jusqu’à présent, ce sont les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE qui s’entendaient pour désigner le président de la Commission européenne.
Mais le traité de Lisbonne pourrait bouleverser cette habitude. Il invite en effet les dirigeants à “tenir compte du résultat du vote” aux européennes pour désigner leur candidat au poste de président de la Commission. Juridiquement, rien ne les contraint à suivre cet avis, et plusieurs sont très réticents, voire hostiles à se voir imposer leur prochain interlocuteur à la tête de l’exécutif européen.
Mais l’homme ou la femme qui sera désigné pour succéder à M. Barroso devra au final recevoir l’aval du nouveau Parlement. Sans ce feu vert, pas de nomination possible. Et comme le président de la Commission, les 27 autres commissaires devront eux aussi passer leur grand oral devant les euro-députés. Les auditions sont prévues pour durer jusqu’à fin octobre.
Compromis et subtils équilibres
Pour les élections européennes, les familles politiques ont décidé de se doter d’une tête de liste à l’échelle de l’UE. Dans leur esprit, cette tête de liste est appelée à succéder le moment venu à M. Barroso.
ésident du parlement européen, candidat des sociaux démocrates européens pour la présidence de la Commission. Photographié le 19 décembre 2013 en compagnie du président français François Hollande (Photo : John Thys) |
Les socialistes et sociaux-démocrates européens ont désigné l’actuel président du Parlement européen, l’Allemand Martin Schulz. Les Libéraux devraient choisir le 1er février leur candidat entre Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre belge et actuel président du groupe libéral au Parlement européen, et le Finlandais Olli Rehn, actuel commissaire chargé des Affaires économiques et, à ce titre, largement associé aux politiques d’austérité en Europe.
érité de la crise de la dette en Europe, candidat à la candidature pour la présidence de la Commission européenne (Photo : Georges Gobet) |
Les conservateurs et démocrates-chrétiens du Parti populaire européen (PPE) choisiront leur tête d’affiche en mars à l’occasion de leur congrès en Irlande. Le Français Michel Barnier, actuel commissaire chargé des Services financiers, est sur les rangs, et l’ancien Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, ex-président de l’Eurogroupe, s’est déclaré disponible.
D’autres noms circulent à Bruxelles, comme celui des Premiers ministres irlandais Enda Kenny, finlandais Jyrki Katainen, polonais Donald Tusk.
La social-démocrate danoise Helle Thorning-Schmidt pourrait être pour les dirigeants européens une alternative à M. Schulz, peu apprécié par la chancelière Angela Merkel.
Mais à Bruxelles, où l’art du compromis et des subtils équilibres entre grands et petits pays, droite et gauche modérées, hommes et femmes, est la règle, il ne fait pas toujours bon être dans la lumière. En 2009, la désignation de M. Van Rompuy avait surpris alors que l’archi-favori était le Britannique Tony Blair. L’ex-Premier ministre britannique mis sur la touche, tout le monde s’attendait à ce que le ministre des Affaires étrangères David Miliband soit nommé chef de la diplomatie de l’UE… jusqu’à ce que Catherine Ashton, alors obscure commissaire européen chargée du commerce, devienne “la voix de l’UE”.