Voyager en avion n’a jamais été aussi sûr dans le monde

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éroport de Los Angeles en novembre 2013 (Photo : Robyn Beck)

[08/01/2014 19:11:36] Paris (AFP) Voyager en avion n’a jamais été aussi sûr que l’an passé malgré un nombre de passagers en constante progression à travers le monde, selon l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA).

“Le début de l’année 2014 marque à la fois le 100e anniversaire de l’aviation commerciale et un record en matière de sécurité”, a-t-elle annoncé mercredi faisant état de 17 accidents et 224 victimes recensées en 2013.

“Les accidents mortels causés dans le monde par les avions de ligne ont été moins nombreux en 2013 que lors des cinq dernières années, avec 17 accidents recensés contre 27 en moyenne par an”, explique l’institution basée à Cologne (Allemagne) et dont la mission est de veiller à la sécurité aérienne.

L’AESA souligne qu’aucun accident n’était à déplorer en 2013 parmi ses membres qui ont opéré, à eux seuls, environ 6 millions de vols commerciaux et transporté plus de 800 millions de passagers.

“L’Europe continue de détenir le record de la sécurité dans le monde, mais ceci ne doit pas être considéré comme acquis; alors que le trafic s’accroît dans le ciel européen et dans le monde, nous devons poursuivre nos efforts pour maintenir et même améliorer la sécurité aérienne”, a commenté Patrick Ky, directeur exécutif de l’AESA, cité dans le texte.

L’association internationale de transport aérien (IATA), qui estime que le seuil des 3 milliards de passagers transportés en avion a été franchi en 2013, doit publier le mois prochain son propre bilan annuel.

En 2012, elle avait évalué qu’il y avait un accident pour cinq millions de vols. C’était alors le taux le plus faible de l’histoire de l’aviation commerciale.

Le cabinet britannique Ascend, qui recense également le nombre d’accidents d’avions, établit lui le bilan 2013 à 220 morts. “Ce nombre de victimes est le plus faible en plus de 60 ans”, souligne-t-il.

Celui-ci paraît en outre dérisoire comparé au nombre de victimes d’accidents survenant sur les routes. A titre d’exemple, 1.128 ont été tués sur les routes en Espagne l’an passé, un niveau pourtant historiquement bas, soulignait la semaine dernière le ministre de l’Intérieur, Jorge Fernandez Diaz.

Les statistiques d’Ascend, qui incluent les accidents d’avions et de turbopropulseurs de plus de 14 places, font toutefois état d’une année 2013 un peu moins bonne que 2012 avec un accident tous les 1,9 million de vols contre 1 accident tous les 2,3 millions l’année précédente.

L’Afrique, mauvaise élève

Du côté de IATA, on souligne régulièrement que ce haut niveau de sécurité recouvre par ailleurs des réalités disparates, l’Afrique faisant figure de mauvais élève.

Son directeur, Tony Tyler soulignait ainsi fin novembre, lors de l’Assemblée générale de l’Association des compagnies africaines, que l’amélioration de la sécurité était le problème numéro 1 à régler en Afrique.

Il notait en outre que si ce continent contribue à hauteur de 3% du trafic mondial, il comptait pour près de la moitié des victimes d’accidents d’avions occidentaux.

Quelques jours plus tard, un Embraer 190 de la compagnie publique nationale mozambicaine LAM s’écrasait en Namibie alors qu’il assurait la liaison entre Maputo et Luanda, la capitale angolaise. Cet accident a fait 33 morts.

En 2013, l’accident le plus grave revient à la compagnie russe Tatarstan. Le 17 novembre, son Boeing 737, vieux de 23 ans, explosait à l’aéroport de Kazan, tuant les 44 passagers et six membres d’équipage.

S’agissant de l’avenir, une majorité de professionnels du secteur aérien, 52%, estime que la sécurité aérienne va continuer de s’améliorer, selon une enquête menée par Ascend.

Pour autant, parmi les causes potentielles de crashs aériens, ils citent notamment le risque de fatigue des pilotes et des contrôleurs aériens ou le manque d’expérience des navigants, élément avancé dans l’accident d’un Boeing de la compagnie sud-coréenne Asiana survenu en juillet.

Le pilote réalisait le 6 juillet son premier vol opérationnel à bord d’un Boeing 777 et son pilote instructeur était formateur pour la première fois.