un drone, au 40e salon du jouet et du jeu de Hong Kong, le 8 janvier 2014 (Photo : Philippe Lopez) |
[10/01/2014 05:46:00] Hong Kong (AFP) Poupées de collection, avions télécommandés grâce à un smartphone, figurines haut de gamme… L’industrie du jouet cible de plus en plus les adultes, un pari malin sur fond de vieillissement de la population, notamment en Asie.
Les avancées technologiques permettent l’entrée des drones dans le monde des jouets, comme le montrent des machines volantes équipées de caméras à infra-rouge et à vision nocturne, et dirigées via une application sur smartphone. Des objets conçus principalement pour les adultes.
“Les +enfadultes+ ne sont pas définis par leur âge, ils se définissent par leur attitude”, déclare Kenes Cheung, directeur du développement chez E-Supply International, basé à Hong Kong, qui fabrique ce type de véhicules distribués par de grandes chaînes, comme Toys “R” Us.
“On voit de plus en plus de produits pour des joueurs plus âgés (que les enfants), qui ont un smartphone”, renchérit Christopher Byrne, qui travaille chez timetoplaymag.com, un site internet consacré à l’industrie du jouet.
“Les hommes notamment ont ce besoin fondamental de jouer, ils ne s’en lassent jamais vraiment”, ajoute-t-il lors du Salon des jouets et des jeux qui s’est tenu cette semaine à Hong Kong, un des plus importants au monde.
Ces jouets technologiques représentent un segment croissant pour l’industrie, soulignent les experts du secteur, rappelant la nécessité pour les fabricants, notamment en Asie, de trouver de nouveaux clients en raison des faibles taux de natalité dans des pays comme le Japon ou la Corée du Sud.
Et en plus, “ces consommateurs sont dotés d’un fort pouvoir d’achat”, indique Wenda Ma, économiste au Conseil de développement du commerce de Hong Kong, qui accueille les 2.900 exposants de la foire, venus des quatre coins du monde.
Parmi les “jouets” prisés des collectionneurs figurent les figurines haut de gamme, des répliques d’armes à feu et les petites voitures.
“Il n’y a pas que le monde virtuel”
“Un nombre croissant d’entreprises développe deux lignes de produits: une pour les enfants et une autre pour les collectionneurs (adultes)”, précise Wenda Ma.
Le groupe américain “Mattel possède des lignes de produits destinés aux collectionneurs, pour ses poupées Barbie, ses voitures Matchbox ou ses circuits Hot Wheels, en plus des lignes traditionnelles” pour les enfants, précise-t-elle.
La popularité des téléphones multifonctions et des tablettes ont conduit les fabricants à développer de plus en plus de jouets dotés de capacités accrues grâce aux applications ou autres technologies.
“Quel que soit le produit, il doit avoir aujourd’hui un aspect technologique”, assure Yeung Chi-kong, un vétéran du secteur et vice-président de la firme de jouets Blue-Box Holdings.
“Il y a même des concepteurs qui réfléchissent à une application pour le pot des tout petits”.
ées aux adultes, au salon du jouet et du jeu de Hong Kong, le 8 janvier 2014 (Photo : Philippe Lopez) |
Autre star de la foire de Hong Kong, le lapin rose TuTu, conçu par Roam & Wander, basée à Hong Kong et Taipei. Mi-peluche, mi-écran, ce jouet interactif fonctionne avec une application iPhone et incite son ou sa propriétaire à s’occuper de lui, version moderne des tamagotchis des années 90.
Le lapin représente une grande tendance du salon 2014 avec des jouets situés entre l’objet et le virtuel.
Hornby, le presque centenaire fabricant britannique de petits trains, dont les bénéfices pâtissent de la concurrence des jeux électroniques, a modernisé ses circuits automobiles Scalextric: ses bolides peuvent à présent rouler à la manière de leurs homologues virtuels des jeux vidéo.
“Il y a encore un gros marché pour les choses que l’on peut toucher, que l’on monte soi-même”, affirme Philip Deery, responsable des ventes à l’international chez Hornby. “Il n’y a pas que le monde virtuel”.